Blog, Vie d'auteur

Mettre des mots sur la dépression

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet très personnel. C’est un thème que je n’aborde pas souvent, dont je n’ai pas spécialement envie de parler. Il s’agit de la dépression. Parce que je vois de plus en plus de personnes autour de moi en souffrir, parce que mon fil Twitter est rempli de personnes en pleine dépression. Parce que je me dis que c’est important aussi d’en parler, pas pour moi, mais pour peut-être aider d’autres personnes à se sentir moins seules et moins démunies.
la depression

Accepter l’idée que l’on est déprimé

Pendant des années, je ne disais pas que j’étais déprimée. « Hé, la dépression, c’est quand tu n’arrives pas à sortir de ton lit, que tu ne manges plus et que tu n’as plus un seul moment où tu souris ». Du moins, c’est l’idée que j’en avais. Et ce n’était pas tout à fait comme cela que je le vivais. J’avais des moments d’éclaircie, donc je ne devais pas être déprimée, ce devait être autre chose.
Jusqu’au jour où je me suis retrouvée à l’hôpital parce que, finalement, cette autre chose prenait beaucoup trop de place dans ce qui était censé être ma vie.
Et là encore, j’ai refusé l’idée. « Non, maintenant, ça va aller mieux, promis je ne recommencerai pas ». Je suis du style à tenir mes promesses. Celle-là aussi. Et j’en ai parfois salement bavé… Mais je suis toujours là.

Des bas, des hauts… et encore des bas

Je ne sais pas si ma manière de vivre ma dépression est classique. Oui, il y a encore des jours où j’arrive à sourire. Oui, j’ai encore envie de vivre certaines choses. Oui, je parviens à apprécier de chouettes moments.
Quand ces moments positifs se font de plus en plus rares, quand tout ce qui me reste en tête, autour de moi, c’est juste une brume noire de désespoir, de désinvestissement et de désabusement, quand cette période dure… C’est en général là où je me décide à consulter.
Je n’aime pas parler de ma dépression. Même à mon médecin. Parce que j’ai l’impression que si je dis vraiment ce que j’ai dans la tête, la manière dont je vois le monde et la vie, je vais juste réussir à décourager tout le monde et à générer une vague de suicide. Parce que, je ne vois toujours pas comment on peut avoir envie de vivre…
Et pourtant, je continue.

Un jour à la fois

Il paraît que je me pose trop de questions. Que je me fais des films, que je réfléchis trop. Je devrais sans doute plus me laisser porter. Mais je n’y arrive pas.
Non, c’est faux.
J’y arrive. Par moments. Quand je suis en train d’écrire et que je m’extrais du monde. Quand j’arrive à réellement être dans un moment, sans tout analyser, sans penser plus loin. Ce sont des moments de répit. Et je les savoure.
Je ne veux pas dire que chaque jour est un combat. Parfois, j’en passe plusieurs sans me demander une seule fois pourquoi je continue. D’autres jours, j’ai vraiment besoin de me repasser la liste des raisons qui me maintiennent au monde. Même si, dans mes pires moments, elles me semblent absurdes. Parce que je parviens encore à me rappeler que ce n’est pas toujours le cas.
Il faut vivre un jour à la fois. C’est ma seule manière de ne pas m’enfoncer.

Pourquoi il faut en parler

C’est dur de reconnaître que l’on va mal. Cela ne fait pas partie de notre culture, les autres n’ont pas envie de l’entendre. Moi, j’ai tendance à jouer les super-woman, toujours souriante, active, déterminée, optimiste. Ce n’est pas seulement l’image que je veux donner de moi, c’est ainsi que j’ai envie d’être.
Mais, je l’avoue, quand j’apprends que d’autres personnes, parfois des femmes que j’admire, avouent qu’elles aussi ressentent cet abandon du goût de vivre, ça me permet de me dire « ça va, je ne suis pas si anormale, je ne mérite pas d’être clouée au fond d’un cachot pour mes idées sombres ».
C’est aussi pour cela que j’en parle aujourd’hui. Pour que tous ceux qui me lisent puissent se dire qu’ils ne sont pas seuls. Ce n’est pas grand-chose, mais je crois que chaque petit geste a son importance.
Et il faut en parler. Parce que c’est une maladie (même si une part de mon cerveau continue à susurrer que ce sont les autres qui sont malades de ne pas comprendre à quel point rien n’a de sens). Et que les maladies, on les soigne. D’une manière ou d’une autre.
Je ne suis pas guérie. J’ai eu des périodes de rémission. Je ne sais pas si j’en sortirai complètement un jour. Mais je suis toujours là. Et vous aussi !
Photo by Cherry Laithang on Unsplash

comte rendu imaginales
Blog, Vie d'auteur

Mon compte-rendu des Imaginales

Il y a un petit moment que je ne vous ai pas écrit de compte-rendu de mes salons, mais Les Imaginales méritent bien un petit article !
comte rendu imaginales

L’expédition vers Epinal

Tout a commencé il y a quelques mois, quand j’ai contacté les collègues auteurs et autrices de l’Aigo en leur demandant s’ils voulaient participer aux Imaginales (mon rêve depuis 3 ans au moins!). Avec ceux, ou plutôt celles, qui étaient prêtes à parcourir la France de l’Ouest à l’Est, nous avons donc doucement préparé notre expédition.
La réservation d’un logement, dans un gîte un peu ancien, mais où nous étions au calme et bien installées.
Le remplissage du coffre de la voiture : jouer à tétris avec des cartons plein de livres, ça fait un peu plus mal aux bras que sur nos antiques consoles !
32187169_1709580979121451_3504392146134237184_n.jpg
Puis la route. Parce qu’il faut compter plusieurs heures pour un trajet de cette ampleur. Entre 6 et 8 h de trajet, en comptant les arrêts, les détours par la forêt (il semble que nous nous soyons perdues à l’aller). Heureusement, Audrey Pleynet, Myriam Caillonneau et moi avons pu nous relayer au volant. Et surtout, nous avons discuté pendant des heures d’écriture et de littérature. Le séjour commençait bien !
32757484_373212979856475_6246427803386904576_n

Les rencontres

Ça, c’est la partie que j’ai préférée. On a rencontré beaucoup, beaucoup de monde au salon. D’abord, les personnes avec lesquelles nous partagions notre stand, bien sûr. Puis ceux d’en face (merci pour le scotch), qui avaient suivi notre périple sur Facebook (nous avions créé un événement sur le site juste pour partager notre aventure). Puis les stands d’à côté. Puis d’un peu plus loin. Mon carnet d’adresses (et de livres à lire) s’est bien rempli !
32374040_431752917248340_6276549860732698624_n.jpg
Au fur et à mesure des quatre jours, notre stand, généreusement équipé en café, eau fraîche et ventilateurs, grâce à Romain Vivies, est devenu le lieu de passage incontournable du salon.
J’ai aussi pu voir enfin en vrai quelques personnes avec lesquelles j’avais échangé sur les réseaux sociaux. Et même une fan qui est venue me voir (merci Laura!) dès le jeudi matin, et qui m’a permis de faire ma première dédicace !
J’ai aussi pu discuter avec d’autres auteurs et autrices, rencontrés parfois lors de précédents salons, et ça aussi c’était plus que sympa.

Le salon

En lui-même, le salon des Imaginales vaut vraiment le déplacement. Vous allez y rencontrer uniquement de véritables passionnés de l’Imaginaire, qui ont traversé toute la France pour y assister (bon sang, quatre jours à parler de fantastique et d’écriture, c’était le meilleur week-end de ma vie!).
32047357_194015467911156_9169829046102523904_n
J’ai vu des gens déguisés (j’adore le steam-punk, je dois absolument écrire un livre dans cet univers pour pouvoir porter des costumes de ce style), du body painting.
J’étais trop souvent sur le stand pour pouvoir assister aux nombreuses conférences mais je pourrai les visionner grâce à ActuSF (et vous aussi), ça compensera un peu !
En plus, un détail que l’écolo en moi a apprécié : il y avait des toilettes sèches, des navettes électriques gratuites pour les visiteurs qui s’étaient garés loin, et des éco-cups à la place des gobelets jetables !

Notre emplacement

Nous n’étions pas situées, comme nous l’avions d’abord souhaité, dans la Bulle du Livre. En même temps, il y a fait tellement fait chaud que le lieu, le samedi après-midi, ressemblait surtout à une étuve !
Notre stand était dehors, nous avions plus d’air, et près d’une fontaine qui servait d’indicateur géographique.
32238745_1731937770218476_945321107848691712_n.jpg
La tente était grande, nous ne manquions pas d’espace, et nous avons surtout pu y tenir de longues discussions avec les lecteurs qui venaient jusqu’à nous.
Et vous pourrez même voir une petite vidéo du stand en action ici.

La logistique

Nous avions pris des salades à emporter pour chaque jour à midi. Et nous nous contentions souvent de grignoter le soir. Ce n’était donc pas vraiment un régime très sain (même si nous mangions des fruits dans la journée). Ami lecteurs, vous avez le droit d’amener de quoi grignoter aux auteurs en dédicace !
Par contre, nous avons beaucoup bu. Du café, donc, de l’eau, bien sûr. Et, pour moi, du thé, évidemment !
32025612_561561594243523_3313564159307677696_n.jpg
J’ai testé et validé ma gourde achetée chez GaspaJoe : je la remplissais avant de partir, le matin à 8h, et j’avais du thé chaud jusqu’à 16 h (ensuite elle était vide). Je ne regrette donc absolument pas mon investissement.

Le speed dating

Je m’étais également inscrite pour participer au speed dating des Imaginales. Cet événement est l’occasion de présenter son roman, en quelques minutes, à des éditeurs. Plusieurs d’entre eux se sont montrés intéressés par Forever Young, mon projet en cours. Ce qui était très enthousiasmant (ouf, mon idée n’est pas nulle), très enrichissant, et un véritable challenge : allais-je réussir à parler de moi sans bafouiller ?
32178229_441492299622338_7364698744505237504_n.jpg
L’ambiance était très bienveillante, tant de la part des organisatrices qui nous ont maternés pendant tout le temps qu’ont duré les rencontres, que de la part des éditeurs, qui étaient patients avec nous, que de la part des autres auteurs. Nous étions vraiment là pour nous encourager les uns les autres, et ça, ça mérite un gros câlin virtuel à tous !
Par contre, maintenant, il faut que je me dépêche de terminer mon roman, et de le corriger. J’ai la pression !

Les outils testés

Pour ce salon, j’avais réalisé quelques investissements.
Dans un kakemono, d’une part. J’en suis très contente même si je pense que, pour le prochain, je mettrai plutôt une phrase d’accroche en hauteur, et pas sous la couverture.
32517094_187491798749912_3462924146697043968_n.jpg
Dans un boîtier Sum-up, aussi, un outil très pratique pour accepter les règlements en carte bancaire. Hormis un petit couac de mise à jour le jeudi soir, ce boîtier s’est avéré très pratique.
J’avais aussi prévu des badges qui devaient être offerts en cadeau. Au final, on m’a plus souvent demandé si on pouvait les acheter seuls… Néanmoins, ce peut aussi être une idée, d’avoir des goodies pas chers en vente en plus.
32747510_1359663517468429_2143321472502857728_n.jpg

Mes regrets

J’ai adoré ce salon, vraiment. Ce sont quatre jours intenses et qui pourtant passent trop vite. J’aurais voulu que cela continue encore, parce qu’on n’a pas fait le tour de tout ce que l’on avait à se dire pendant ce week-end.
Je regrette aussi de ne pas avoir pu assister aux conférences, même si je sais que je vais pouvoir les visionner.
Je regrette de ne pas avoir pu faire dédicacer mes livres par certains auteurs que j’aime vraiment beaucoup : Gabriel Katz avait tout le temps du monde devant lui, de même que Christelle Dabos, pour ne citer que certains de ma liste.
Mais je crois bien que ce sont là mes seuls regrets. Ce qui n’est pas si mal au final.
32307827_252931622117369_1321225201169465344_n
En tout cas, ces quatre jours m’ont à la fois épuisée et remplie d’énergie pour la suite. Je sais que d’autres dédicaces m’attendent, à la fin de cette semaine, pour commencer, puis cet automne ! Et peut-être que je recroiserai, de ci, de là, quelques visages entraperçus à Épinal…

Inscrivez-vous à ma newsletter pour ne rien manquer de mes prochains événements (et pour recevoir quelques nouvelles inédites !)

fête des mères maman qui aime lire
Blog, Vie d'auteur

Des idées de cadeaux pour les mamans liseuses

La fête des mères s’approche. Dangereusement. Alors, oui, c’est une fête commerciale, on est bien d’accord. Mais est-ce que c’est une raison pour ne pas offrir de cadeaux ? Non, il faut toujours offrir des cadeaux.
Si vous manquez d’idées, voici quelques pistes qui pourraient plaire aux mamans qui aiment lire de votre entourage…
fête des mères maman qui aime lire

Une liseuse

Oui, je sais, les vrais livres, c’est le top. Mais tant qu’on n’a pas testé de liseuse, impossible de se rendre compte à quel point c’est pratique. Utile. Indispensable. En plus, pour quelques euros à peine, vous pourrez y télécharger en avance plein de romans d’auteurs indépendants. Si ce n’est pas le top, ça !

Un abonnement à une box de lecture

Recevoir des livres chaque mois, pendant plusieurs mois, avec en plus des petits cadeaux surprise… Qui est capable de résister à cette tentation ?
Il y a les box françaises, comme Once upon a book, Mille et un livres , la Kube
owl crate
Puis les box venues d’un peu plus loin, pleine de goodies qui font rêver : Owlcrate, Fairyloot, Illumicrate…
Et je dois certainement en oublier

Un abonnement à un magazine

Des magazines qui font du bien, comme Flow, d’autres qui informent sur notre société, comme Causette, ou qui parlent de styles littéraires qui leur plaisent, comme Blogger’s. Bref, quelques pages à feuilleter, qui arrivent régulièrement dans leur boîte aux lettres, c’est plutôt bien, non ?
(hum, si vous n’avez pas compris vu mes choix que je suis une fan de littérature Young Adult, je ne vais plus pouvoir le cacher plus longtemps!)

Des livres

Oh ben oui, tiens, on n’y avait pas pensé. Vous savez que mon éditeur a choisi de présenter Le Secret du vent dans sa sélection spéciale Fête des Mères. Mais il y en a plein d’autres qui pourront vous satisfaire, dans tous les styles.
Moi, en ce moment, j’aurais envie d’offrir Histoires du soir pour filles rebelles à toutes les mamans de petites filles de mon entourage, par exemple !

Des badges pour afficher son amour de la lecture

Les badges, les pins… Vous aviez vu que cela revenait à la mode ? Il y a des créateurs, des créatrices, sur Etsy et ailleurs, qui en proposent de nombreux sur le thème de la lecture.
badge pour lectrice
Personnellement, j’en suis un certain nombre sur Instagram et je suis bluffée par leurs propositions !

Des marque-pages

Non, on n’a jamais trop de marques-pages. Pour lire plusieurs livres en même temps, mon enfant !
marque page hedwige
En ce moment, la grande tendance, ce sont les marque-pages magnétiques, comme ceux présentés sur cette page. Un marque-page à l’effigie de son personnage préféré, qui peut y résister (et en plus, les tarifs sont vraiment minimes).
 
Voilà, je crois que vous avez déjà quelques pistes pour trouver le cadeau idéal pour cette fête des mères (et ça vaut aussi pour les lectrices qui ne sont pas maman!). Si vous avez d’autres idées à ajouter, n’hésitez pas à les indiquer dans vos commentaires…
 

Photo by Leandro Cesar Santana on Unsplash
Ecolo et auteur, c'est possible ?
Blog, éditions, Vie d'auteur

Écolo et auteur, c’est possible ?

J’écris des livres. Et je m’intéresse à la préservation de notre planète. Est-ce qu’il y a un rapport entre les deux ? Pour moi, oui. Je vais vous expliquer pourquoi. Et, surtout, comment je le mets en pratique.
Ecolo et auteur, c'est possible ?

Un auteur est-il une personne responsable ?

J’écris des livres. Avant tout parce que j’aime raconter des histoires (et que mes personnages m’infligeraient mille tortures si je les abandonne). Mais j’ai toujours aussi été consciente de ma responsabilité en tant qu’autrice.
Quand j’étais (beaucoup) plus jeune, j’étais incapable de mettre en scène un véritable méchant. C’est une des raisons pour lesquelles j’aurais sans doute beaucoup de mal à écrire du polar. Pour moi, créer un personnage qui soit vraiment, intrinsèquement et profondément mauvais, prêt à commettre des atrocités, c’était impossible. C’était comme d’amener volontairement sur la planète quelque chose de mauvais. Pourquoi vouloir faire ça au monde ?
Pour la folie, merci de repasser plus tard-2.jpg
J’ai (un peu) évolué sur ce pan de l’écriture, mais il n’en reste pas moins que je sais que ce que j’écris porte aussi un message. Parce que les livres nous apprennent aussi la vie. Je suis sincèrement persuadée que je tiens mon esprit ouvert et mon empathie de tous les romans que j’ai pu lire. Et je tiens à transmettre ces notions dans mes textes aussi.
Je préfère qu’un lecteur me dise « je ne regarde plus les personnes en fauteuil roulant de la même manière grâce à votre roman » que « j’ai appris comment découper un corps en cinq parties grâce à vous ».
(et je ne critique absolument pas ceux qui mettent en scène des meurtriers, c’est juste qu’ils me font trop peur pour que j’aie envie de rentrer dans leur tête)

Quel est le lien entre l’écriture et l’écologie ?

Si le contenu de mes textes est important, ce qui les entoure l’est tout autant. Et je ne vous parle pas de l’image de couverture, de la manière dont je communique ou des séances de dédicace. Ni même de la mise en page du livre.
Mais, tout simplement, de l’objet dans ce qu’il a de plus pur : le papier. Et la manière dont il est choisi et imprimé.
Parce que oui, j’aime bien les arbres, mais j’aime tout autant les livres papier. Et que je ne suis pas prête, je l’avoue, à renoncer aux deuxièmes au profit des premiers.
Ce qui ne m’empêche pas de chercher un moyen pour protéger la planète tout en produisant mes livres. Et donc, toujours dans un esprit responsable, de montrer « le bon exemple » (oui, j’étais l’aînée de ma famille, le bon exemple, c’est un concept que je connais très bien).

C’est quoi un livre écolo ?

Un livre écolo, c’est un livre qui utilise des procédés un peu moins cra-cra que les autres pour arriver sur le marché.
Pour ma part, en tant qu’autrice indépendante, j’ai regardé un peu ce que les imprimeurs proposaient. Et si j’ai décidé de faire imprimer mes livres par BOD, c’est :

  • pour que vous puissiez les commander facilement en librairie
  • pour qu’ils soient imprimés sur un papier FSC
    logo-fsc-forets-pour-tous-pour-toujours

Ce label FSC signifie que « le produit est fabriqué à partir d’un minimum de 70 % fibres de bois issues de forêts certifiées FSC et/ou de fibres recyclées post-consommateur, et de 30 % maximum de Bois contrôlé (control wood) et/ou de fibres recyclées pré-consommateur. »

Du bois issu de forêts gérées de manière responsable, c’est plutôt pas mal, et ça correspond assez à mon engagement. Dans l’impression sur demande (qui évite des stocks de livres imprimés pour rien puis jetés quand plus personne n’en veut, et donc un gaspillage de ressources conséquent), cette option supplémentaire était importante pour moi.

Et moi j’y gagne quoi en tant qu’autrice indé ?

Personnellement, et comme je tiens à être transparente avec vous, je gagne moins d’argent avec un livre imprimé via BOD que si je le mets en ligne directement sur Amazon.
Mais le double avantage cité plus haut (vous pouvez faire vivre votre libraire en commandant mes livres chez lui ET je contribue à la préservation de la planète) vaut, pour moi, ce léger sacrifice.
Cette forêt existe peut-être grâce à nous !.jpg

La question que je me pose, c’est si, pour vous, en tant que lecteur, c’est un détail qui a aussi son importance ?

 
 
Photo by Becca Tapert on Unsplash
Photo by arvin febry on Unsplash
Photo by Casey Horner on Unsplash
Photo by Tyler Lastovich on Unsplash

Blog, conseils d'écriture, Vie d'auteur

Comment écrire plusieurs livres en même temps ?

Depuis que je me suis remise réellement à l’écriture, les projets ne cessent de venir frapper à la porte de mon cerveau. Ils tentent d’attirer mon attention en faisant des cabrioles, en engageant des majorettes et en me promettant monts et merveilles. Je résiste tant bien que mal à leur pouvoir d’attraction en leur répondant de prendre un ticket et de se placer dans la file d’attente.
Mais parfois, il y en a qui sont plus insistants que d’autres. Et que se passe-t-il quand je cède ?
ecrire plusieurs livres en même temps

Savoir varier les tâches

Je crois que je serais incapable de rédiger deux romans d’envergure en même temps. Pour le roman que je suis en train d’écrire, mes personnages me collent à la peau, leur univers m’encercle. Je me sens un peu comme ces acteurs et actrices qui disent que leur rôle les poursuit dans leur vie quotidienne tout le temps du tournage.
C’est exactement ça. Je suis totalement imprégnée de mon roman, qui occupe une grande partie de mes pensées, même quand je ne suis pas en train de l’écrire.
Par contre, il y a d’autres types de projets d’écriture que je suis capable de mener à bien en même temps. À condition que :

  • il s’agisse de formats d’écriture totalement différents
  • que les univers n’aient rien à voir les uns avec les autres
  • que le ton, comme les personnes à qui je destine ces textes, n’aient pas grand-chose en commun.

Ainsi, à l’heure actuelle, je travaille sur :

  • un roman young adult
  • un court roman pour jeunes lecteurs
  • un guide

Trois projets bien distincts. Qui ne me demandent pas nécessairement la même implication. Et c’est là que la répartition du travail commence.

Jongler avec les priorités

Clairement, pour moi, en ce moment, le roman young adult a ma priorité. C’est lui qui m’occupe le plus et qui tient le plus de place dans mes pensées. C’est sur lui que je vais travailler en premier quand je me mets devant mon ordinateur. Je me suis fixée des objectifs, une date pour le terminer. C’est le plus gros des projets et il a la première place.
À partir du moment où cette préséance est établie, je peux, sans m’en vouloir, laisser les autres projets patienter dans les tiroirs jusqu’au moment où j’ai l’envie/le temps de m’occuper d’eux. Attention, patienter ne veut pas dire se laisser oublier. Je m’astreins à m’occuper d’eux plus ou moins régulièrement (un projet qui traîne trop longtemps au fond d’un dossier d’ordinateur finit souvent dans les limbes et ce n’est pas mon but).
200w_d-3.gif
Cette variation de projets me permet d’avancer sur chacun d’eux en fonction de mes humeurs du moment (oui, il y a des jours où il est bien plus facile d’écrire un guide que de rédiger une scène d’action. Et parfois c’est l’inverse).

Utiliser différents outils

Mon cerveau, ce pauvre outil que je malmène bien souvent avec mes idées tarabiscotées, a besoin de savoir clairement sur quoi il est en train de travailler. Je ne vais pas lui compliquer la tâche en mélangeant les genres en permanence.
giphy-downsized.gif
(oui, mon cerveau est plus grand à l’intérieur)
Afin de ne pas créer de confusion, et de lui indiquer sans équivoque sur quel projet il doit avancer, j’utilise des outils physiques totalement différents pour ces trois projets.
Mon roman est sur Scrivener, le livre pour enfants est dans un carnet papier et le guide se construit pour le moment sur un logiciel de carte mentale. Trois manières totalement différentes de me confronter au travail, qui me mettent directement dans l’ambiance nécessaire pour chacun d’eux.
C’est un peu de l’ordre des rituels (comme de me préparer une tasse de thé pendant que j’allume mon ordinateur pour écrire) mais c’est assez efficace.

Mais pourquoi écrire plusieurs livres en même temps ?

Il y a des gens impatients qui attendent déjà mon prochain roman et qui se demandent pourquoi je mets autant de temps à le terminer (surtout les chanceux qui connaissent sa thématique et les personnages principaux). Savoir que je travaille en parallèle sur d’autres projets alors que je pourrais consacrer tout mon temps d’écriture à ce roman peut devenir assez horripilant pour eux (non, ne me frappez pas, ou alors uniquement en me lançant des carrés de chocolat!)
C’est tout simplement dans ma nature. En vieillissant, on apprend à mieux se connaître. Et je sais maintenant que je m’ennuie horriblement quand je fais trop souvent la même chose. Je ne suis pas encore (loin de là) au stade où je m’ennuie en écrivant un roman, mais j’aime tester de nouvelles choses, de nouvelles manières de travailler. Varier les plaisirs et les pratiques est tout aussi agréable pour moi que de me perfectionner dans certaines d’entre elles (et, oui, je parle toujours de littérature).
annie-spratt-493168-unsplash
Pour tout vous avouer, je pense même m’atteler prochainement à la construction d’un livre interactif en ligne (comme les livres dont vous êtes le héros). Mais je sais que l’espace mental nécessaire pour en venir à bout n’est pas disponible pour le moment, il faut d’abord que je termine un de mes projets en cours. Ca viendra, ne vous inquiétez pas, et je vous tiendrai au courant.
 

Et vous, est-ce que vous travaillez sur plusieurs projets en même temps ? Quelles sont vos astuces pour y parvenir ?

Inscrivez-vous à ma newsletter pour être tenus au courant de mes prochaines parutions (et pour lire des textes inédits !)
Photo by Annie Spratt on Unsplash

pourquoi des héros en fauteuil roulant
Blog, conseils d'écriture, de l'autre côté des mondes, éditions, Vie d'auteur

Pourquoi des héros en fauteuil roulant ?

Ma première réponse à « pourquoi des héros en fauteuil roulant » c’est : et pourquoi pas ? Non, réellement, qui a dit que les héros devaient forcément être beaux, riches et musclés pour attirer les foules ? Ah oui, peut-être l’éditeur qui m’a dit, quand je lui ai fait lire le manuscrit de De l’autre côté des mondes : « personne ne va s’intéresser à un groupe de personnages. Et encore moins s’ils sont en fauteuil roulant ».
pourquoi des héros en fauteuil roulant

Comment on choisit ses personnages

Dans certains cas, on choisit ses personnages. On décide qu’ils auront telle apparence, tel caractère, qu’ils raffolent du chewing-gum et qu’ils détestent la cannelle… Parfois, ce sont eux qui nous choisissent. J’avoue que c’est souvent le cas pour moi.
Je ne me dis pas, avant d’écrire : tiens, je vais montrer un homme noir, histoire de rajouter un peu de diversité dans mon histoire. Les personnages s’imposent à moi, ils apparaissent, je les décris comme je les vois, j’apprends à les connaître et à détailler leurs caractères, leurs goûts. Pour moi, ils sont réellement vivants et, d’ailleurs, parfois leurs actes me surprennent.
Mais ça, c’est parce que j’écris sans plan

Alors pourquoi des fauteuils roulants dans mon roman

C’est une question qui revient souvent. Ainsi que la suivante « mais vous avez des personnes handicapées dans votre entourage proche ? ». En réalité, non. Mais je n’ai pas non plus découvert de faille pour voyager dans un monde parallèle. C’est ça, être auteur : être capable d’interroger le réel, de le transcender et d’imaginer des choses que l’on n’a pas vécues.
Un peu de documentation ne fait jamais de mal, cela dit !
Cette histoire, j’en ai tracé les premiers mots il y a bientôt vingt ans. Et, dès le début, mes personnages étaient handicapés. Je trouvais ça intéressant de me demander comment on pouvait sentir jusque dans sa chair le malaise de l’adolescence, l’impression d’être différent, seul… et passer ensuite dans un monde différent où tout devient possible.
Dans la vie, tout le monde est handicapé
Le rejet, la différence, ce sont là des thèmes qui me parlent et me touchent profondément. Et il faut bien reconnaître que le monde public, l’environnement scolaire, n’est pas toujours très tendre, ni très facilitateur dès qu’il y a un handicap.

Est-ce que le handicap est tout ce qui caractérise mes personnages ?

Pendant un certain temps, quand je présentais mon roman, je n’insistais pas sur le fait que les personnages étaient en fauteuil roulant. Pour moi, il s’agissait simplement de jeunes, certes un peu fragiles mais comme beaucoup d’entre eux, qui voyageaient vers un autre univers et y vivaient de nombreuses aventures.
Puis, d’autres personnes m’ont fait remarquer que c’était une caractéristique forte du roman. Les personnages tétraplégiques ne sont pas les plus nombreux en littérature fantastique. Et certains considéraient cela comme novateur, comme un souffle d’air frais. Une manière de dire « hé ho, tout le monde peut vivre des aventures. Même des handicapés. »
Le handicap ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt
C’était, et ça reste, important pour moi que ce ne soit pas la seule chose qui les détermine. Mes personnages ont des caractères bien distincts, des sensibilités qui leur sont propres, ils sont tous différents. Le handicap n’est pas ce qui les résume !

Pourquoi les choses changent quand ils découvrent ce monde parallèle

Aujourd’hui, si je devais réécrire ce roman, peut-être que mes personnages emmèneraient leurs fauteuils avec eux dans le monde parallèle.
Mais la différence entre les deux univers pousse aussi mes héros à mieux se découvrir. Ils comprennent de nombreuses choses sur eux-mêmes et sur leurs forces justement parce qu’ils ont l’occasion de découvrir ce qu’ils pourraient faire s’ils n’étaient plus sanglés sur un fauteuil et dépendant de lui.
Et ce contraste est un des moteurs du roman.

Est-ce que c’est important d’avoir des personnages « différents » ?

Je crois que tous les personnages ont des failles, plus ou moins importantes. C’est cela aussi qui nous permet de nous intéresser à eux.
Je crois aussi que les romans transmettent des messages. Oui, s’il faut des romans avec des personnages féminins forts, avec des héros de couleurs diverses, avec des étrangers, des handicapés, des homosexuels… pour que le monde arrête de les regarder de travers, c’est important d’en écrire.
Il ne faut pas oublier que l’on se construit avec les livres, et que l’on construit aussi son empathie grâce à eux.
À ce sujet, je vous invite à lire le très bon article de Jo Ann von Haff : comment ajouter de la diversité dans ses romans.
La différence, c'est là où se niche la beauté intérieure
Est-ce que ça veut dire que je choisirai délibérément de placer ce type de personnages dans mes prochains livres ? Je ne sais pas. Parce que les personnages décident eux-mêmes, d’une part, et aussi parce qu’il ne faut pas qu’un tel procédé semble ampoulé, mal venu, sans raison d’être.
Mais… même si je ne fais pas de la littérature militante, le message que je transmets avec mes livres est important pour moi. Et, pour tout vous dire, comme je me sens de plus en plus concernée par ces sujets, il est fort possible que l’information circule au sein des personnages en attente d’auteurs et que quelques-uns viennent me voir. Ou se soient déjà introduits dans mes prochains romans.

J’aurais une question pour vous, sur ce sujet : quel type de personnage regrettez-vous de ne pas voir plus souvent dans les romans ?

 

Cet article a pu être écrit grâce aux Tipeurs :

Lameecarlate – Rodolphe

Devenez un mécène

Blog, Vie d'auteur

Une table ronde avec des autrices

J’ai eu l’occasion d’assister à une table ronde avec Valentine Goby et Charlotte Bousquet. Une rencontre très intéressante dont voici la retranscription (forcément partielle tant les échanges étaient riches). Elles y parlent de la création, de leur position en tant que femme et de la littérature jeunesse.

Comment choisissez-vous vos sujets de romans ?

400px-Paris_-_Salon_du_livre_2012_-_Valentine_Goby_-_001Valentine Goby : « Depuis mes deux premiers romans, j’écris beaucoup avec l’Histoire en toile de fond, et toujours avec des personnages réels. j’essaye de les rencontrer physiquement quand je peux. Quand il n’y a pas de documents, il faut des témoignages, de la parole. Il existe une histoire collective sur laquelle le scénario de mes personnages vient s’adosser.
Il y a plein de façons de rencontrer les gens, c’est souvent imprévu d’ailleurs.
On ne décide pas d’entrer dans un sujet, ça correspond à une recherche personnelle, c’est aussi une rencontre avec soi.
Charlotte_Bousquet_-_Vendredi_-_Utopiales_2015_-_E96A1022Charlotte Bousquet « Le travail varie pour chaque roman. C’est rarement des rencontres physiques, plutôt avec des journaux, des thèses, des obsessions du moment.
Je suis très timide, alors je ne vais pas nécessairement à la rencontre des gens. Par contre je lis beaucoup, des essais, des textes sur Gallica.
Le rapport à l’autre et la différence sont des thèmes qui me suivent depuis ma thèse, de même que la manière dont on peut basculer dans la violence. Qu’est-ce qui fait qu’on accepte l’inacceptable ou au contraire qu’on se rebelle ?
Plus j’apprivoise l’écriture, plus j’acquiers de la confiance en moi, plus je me lâche. J’arrive à livrer des choses personnelles maintenant dans mes livres.
Notre matière première, c’est aussi nous-mêmes, y compris nos parts d’ombre.
C’est aussi ce qui rend nos personnages authentiques. Quand j’écris, j’essaie de me mettre dans la peau de mes personnages, de suivre leur logique, pas la mienne. »
Valentine Goby « Je considère l’écriture comme de l’archéologie intime. Le fait d’aller vers l’autre soulève des strates que l’on avait oubliées. Pour moi, c’est la matière même de la littérature. Je découvre que l’autre est en moi, je m’agrandis par l’écriture.
Les personnages me disent des choses de moi, qui me raccordent à une humanité plus vaste. Ca me donne plein d’énergie, je suis pleine de possibles non réalisés. Ca me donne aussi d’autres appartenances.
A travers l’écriture, je traverse des expériences que je ne vivrai jamais, mais qui réveillent des choses en moi, comme chez les lecteurs.
La lecture est d’ailleurs un travail de co-écriture.
La littérature crée des terrains où nous pouvons nous rencontrer, comme jamais dans la vie réelle. »

Vous vous revendiquez en tant qu’autrice. Etes-vous féministes ?

Charlotte Bousquet « je suis féministe, pas « du féminin ». Je m’attache à la liberté de choisir son genre.
Qu’est-ce que l’on en a à faire du sexe de l’écriture ? Par contre, auprès de certains éditeurs, en tant qu’homme, on a moins de mal à défendre ses droits. »
Valentine Goby « c’est compliqué le mot féministe. J’aime bien le mot « égalitariste » et l’idée que ce n’est plus intéressant de faire une différence.
Je ne veux pas avoir à justifier d’une voix féminine. Je n’ai pas envie de soumettre la littérature à quoi que ce soit d’autre que mes propres envies. Je n’écris pas pour dénoncer, mais je suis une femme, donc ça nourrit mon travail.”

Vos personnages vivent souvent des trajectoires personnelles, mais aussi des déplacements physiques…

Valentine Goby «  Quand on quitte, quelque chose ou quelqu’un, on se métamorphose. On accomplit ce qui fait notre singularité.
La vie est une somme d’expériences terrifiantes. Qu’est-ce qui fait que certains tiennent debout malgré les tragédies, comment on s’en nourrit… ?
S’il y a une raison fondamentale pour écrire, c’est pour vivre plutôt que pour mourir.
Cette question de savoir pourquoi on reste debout, on la retrouve dans les déplacements, le mouvement, la rencontre de l’autre. »
Charlotte Bousquet « Mes personnages ont besoin de s’accomplir. Le côté nomade et l’errance rejoignent mon goût pour les grands espaces. J’aime bien qu’on me foute la paix !
L’écriture peut être considérée comme une manière de partir et de revenir. On part avec ses failles, on grandit et on apprend des choses en écrivant, puis on revient. »

Que pensez-vous de la littérature Young Adult ?

Charlotte Bousquet « La littérature Young Adult, c’est d’abord du marketing américain pour vendre des romans aux 15 – 30 ans. C’est un peu plus rock’n’roll, plus violent parfois. C’est une littérature qui permet de dépasser certains problèmes. On peut y aborder tous les sujets et c’est un espace de grande liberté.
Le côté marketing a depuis été complètement dépassé par le côté création ».
Valentine Goby « c’est un fléchage fait par les éditeurs. Pour certains d’entre eux, les romans jeunesses ne sont pas des vrais romans. D’où des a-valoir moins importants, des droits d’auteur divisés par deux, une déconsidération de la presse…
Ce que nous faisons est un métier d’art et de création qui mérite la même considération que la littérature adulte. »
 
 
Charlotte Bousquet vient de sortir le roman graphique Barricade et deux nouveaux romans devraient voir le jour chez Mnémos en mai, et dans une nouvelle collection chez Gulf Stream.

Valentine Goby travaille sur un roman adulte et des romans courts jeunesse en parallèle.

auto édition ou édition traditionnelle, comment choisir
Blog, Vie d'auteur

Publication ou auto-édition, un choix impossible ?

Quel est le but premier d’un auteur ou d’une autrice ? D’abord d’écrire, bien sûr. Puis ensuite d’être lu. Et c’est là que les difficultés surgissent. Quelle est la meilleure manière de procéder pour aller à la rencontre de ses lecteurs ? Qui, de l’auto-édition et de la publication classique remportera ce duel ?
auto édition ou édition traditionnelle, comment choisir

Les avantages de l’auto-édition

Il y a quelques années, pour un grand nombre d’auteurs et d’autrices, l’auto-édition était un choix par défaut : puisqu’aucun éditeur ne veut de moi, je vais me débrouiller tout seul.
Le plus étonnant, quand on remonte un peu le fil de l’Histoire, c’est de réaliser la quantité de livres qui font aujourd’hui partie de nos classiques et qui ont pourtant été confrontés à ce même parcours. Qui sait aujourd’hui que Marcel Pagnol auto-édita Le Château de ma mère et La Gloire de mon père ? Parce que personne ne voulait de ses romans auto-biographiques, alors même que ses pièces de théâtre étaient déjà connues, il se décida pour cette option.
Il ne fut pas le seul : des noms comme Virginia Woolf, Proust et d’autres ne seraient peut-être jamais parvenus jusqu’à nous sans cette possibilité.
L’auto-édition conserve pourtant une image de moindre qualité dont elle a du mal à se débarrasser…
Malgré tout, aujourd’hui, des romanciers et romancières font directement ce choix. Claire Brétécher a montré la voie dans la bande-dessinée : on peut produire soi-même un ouvrage de qualité.
Pour quelqu’un qui écrit, l’auto-édition présente de nombreux avantages :

  • le pourcentage de droits d’auteur perçus est nettement supérieur à celui de l’édition traditionnelle.
  • Tous les droits sont conservés, ce qui offre de nombreuses possibilités de développement ultérieur (les livres audio commencent également à trouver leur place en auto-édition).
  • Vous restez le seul décisionnaire en ce qui concerne la présentation de la couverture ou la mise en page intérieure.
  • Vous demeurez le maître de votre image et du contact avec les autres.
  • Le délai entre l’écriture et la mise à disposition du livre est beaucoup plus réduit que par d’autres circuits.

Le fait de diriger son propre bateau peut être assez enthousiasmant. À condition de savoir éviter les écueils.

Les dangers et difficultés de l’auto-édition

Un livre, quoi que vous puissiez en penser, ne se prépare jamais seul. Certes, pendant la période d’écriture, son auteur ou son autrice est souvent seul.e face à son clavier. Mais cela ne dure pas. Du moins pas pour un ouvrage de qualité.
Tout seul on va plus vite
Il faudra faire intervenir des relecteurs ou correcteurs, des bêta-lecteurs, qui traqueront les fautes comme les incohérences. Parce qu’une prise de distance est nécessaire pour savoir s’extraire du livre que l’on connaît par cœur et pointer du doigt ses faiblesses.
Une couverture digne de ce nom nécessite souvent l’intervention d’un graphiste. Cela peut avoir un coût mais il reste essentiel pour que le livre prenne son envol. Je vois hélas passer trop de romans auto-édités dont les couvertures ne m’appellent pas et que je ne lirai peut-être jamais à cause de ce simple défaut.
La mise en page intérieure doit également être vue et revue. Pour respecter les codes en vigueur dans le monde du livre, et pour que ce dernier reste un bel objet qui donne envie d’être feuilleté.
Je parle en toute connaissance de cause de ce sujet : mon premier roman auto-édité ne respectait pas vraiment ces règles… Le contenu ne suffit pas !
Pour Le Secret du vent, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le préparer dans les règles de l’art. Il est aussi beau de l’intérieur que de l’extérieur. Et, oui, cela a son importance.
Mais ce ne sont pas là les seuls récifs sur lequel un livre auto-édité peut s’échouer. Il faut encore réussir à faire parler de lui, à le présenter dans des librairies, dans la presse. Et cela demande du temps. Beaucoup de temps. Et aussi beaucoup d’énergie pour convaincre les décisionnaires en face de vous de vous faire confiance.
Heureusement, de plus en plus de structures acceptent les auteurs et autrices indépendant.e.s. Mais ils restent encore minoritaires et la question de la représentativité est cruciale pour un livre. S’il n’est pas montré, il n’est pas vu. S’il n’est pas vu, il n’est pas vendu. Et voilà pourquoi autant d’excellents romans ne restent connus que d’une poignée d’initiés (et je ne parle pas uniquement des miens).

Est-ce mieux dans l’édition traditionnelle ?

Même si j’apprécie l’auto-édition pour la liberté qu’elle m’offre, je serais la dernière à dénigrer l’édition classique. J’y ai aimé tant d’ouvrages, j’ai été enthousiasmée par des présentations sublimes, des choix éditoriaux osés…
Des éditeurs m’ont aussi donné ma chance. Et j’espère que d’autres le feront encore à l’avenir.
Pourquoi ?
Parce que travailler avec un éditeur suppose aussi un véritable échange avec un professionnel. Quelqu’un qui a tous les contacts nécessaires pour transformer un simple manuscrit en œuvre d’art. Quelqu’un qui saura vous dire « stop, là tu t’égares, coupe-moi ce passage, il ne sert à rien » (ce que peu de bêta-lecteurs osent affirmer).
Parce que c’est une personne extérieure, qualifiée, qui aime ce que vous faites. Et que les histoires d’amour autour des livres n’ont pas de prix.
Ces histoires ne sont pas toujours toutes roses, cependant. Parfois vous n’aimez pas la couverture choisie. Parfois on vous demande de changer de point de vue et de modifier votre fin. Parfois on modifie votre titre sans vous prévenir. Parfois vous n’avez pas l’impression que votre titre est assez défendu.
Et cela peut être assez frustrant.
Toutes les histoires ne sont pas belles. Il faut pourtant reconnaître, aujourd’hui, qu’être représentée par un éditeur apporte une puissance supplémentaire. De plus en plus de salons refusent d’ouvrir leurs portes aux auteurs et autrices indépendant.e.s (et cela alors même que les conférences sur ce sujet se multiplient au Salon du Livre de Paris ou à la Foire de Francfort). Certains libraires les toisent. Idem dans la presse parfois. Et je ne vous parle même pas des participations aux prix littéraires…

Est-ce seulement un problème de chiffres ?

Comme pour mes principaux articles de fonds, je voulais étayer les données mentionnées ici de chiffres précis, de données quantifiables. Et je me suis heurtée à quelques difficultés.
Si Amazon communique sans peine sur les plus gros succès de ses auteurs et autrices indépendant.e.s, ce mastodonte commercial ne représente pas pour autant le seul canal de vente. Et le marché français n’est pas le même que le marché anglo-saxon (pour lequel les ebook d’indés représentent plus de 30 % des ventes!)

publisher-mix-by-country-w-totals
via http://authorearnings.com/report/february-2017/

Par ailleurs, le manque de reconnaissance de l’auto-édition est tel que ceux qui publient par ce biais ne peuvent souscrire à l’Agessa et que leurs ventes ne sont pas comptabilisées par le Syndicat National de l’Edition.

Que choisir alors ?

Entre les deux, je l’avoue, mon cœur balance. J’apprécie cette liberté offerte par l’auto-édition. Et je sais aussi qu’il y a déjà eu de vraies réussites parmi les titres compris dans ce panel. Au point d’ailleurs que des éditeurs traditionnels, qui les avaient peut-être refusés en première intention, décident ensuite de les publier.
Je suis pourtant douloureusement consciente du nombre limité de lecteurs et lectrices potentiel.le.s que je peux rencontrer par ce biais.
Et je me refuse à considérer ce mode d’édition comme un pis-aller.
Demain, si un éditeur vient vers moi, lui dirais-je non ? Sans doute pas. Certainement pas. Je connais leur valeur et leur importance pour mes textes.
Est-ce que cela signifie que je renoncerais définitivement à l’édition indépendante ? Non plus. Il y a tellement de belles choses à vivre de ce côté-là du livre, j’y ai fait tant de belles rencontres que je ne pourrais pas m’en passer.
Je serai sans doute comme ces auteurs et autrices qui oscillent entre les deux modes. Pas en fonction des desiderata de leurs éditeurs. Mais plutôt selon leurs envies.

Parce que l’écriture, comme la lecture, part toujours de là : une envie.

Cet article a pu être écrit grâce au soutien de mes tipeurs :

Elodie – Laetitia Troppee – LameEcarlate

Devenez un mécène
 
Images de l’article :
Photo by Burst on Unsplash
Photo by rawpixel.com on Unsplash

Blog, Vie d'auteur

Voulez-vous mécéner un auteur ?

Aujourd’hui, je vais vous parler de la vie des auteurs. La Charte a longuement parlé des conditions de vie des auteurs et illustrateurs jeunesse…
15178211_10154728077494680_8794147508607786199_n 15134808_10154732681834680_5803752377886094568_n
Comme vous le voyez sur ces images, il est très difficile de vivre de l’écriture. C’est pourquoi certains reviennent à l’époque du mécénat…
devenir un mecen

Le mécénat, c’est quoi ?

Si l’on s’en réfère au ministère de la Culture, le mécénat, c’est “le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général.”
Un soutien matériel peut être financier, humain ou matériel. Donc, si vous vouliez être mon mécène, vous avez le droit de me donner de l’argent pour que je puisse me consacrer à l’écriture, de faire le ménage à ma place pour les mêmes raisons, ou de me fournir un ordinateur avec un logiciel de traitement de texte de pointe.
Devenez un mécène
Mais, attendez…
Les arts relèvent-ils de l’intérêt général ? Oui, car tout ce qui est à caractère culturel peut être listé dedans.

Et c’est là que l’on voit aussi l’importance de ce que l’on produit en tant qu’auteur : mes romans relèvent de l’intérêt général. Non, non, cela ne me met pas du tout la pression…

Un seul petit hic : une personne physique ne peut pas solliciter un mécène. Cela n’a pas toujours été le cas, heureusement pour notre histoire culturelle…

Petit cours express d’histoire du mécénat

Le mot « mécénat » vient de la Rome antique, et plus précisément de Caius Cilnius Mæcenas. Il aimait les arts et soutenait les artistes. De nombreux nobles et personnalités l’ont imité ensuite, ce qui a permis à des noms comme Michel-Ange, Raphaël, Léonard de Vinci, Brueghel et d’autres de parvenir jusqu’à nous.
Si des mécènes ne les avaient pas pris sous leurs ailes, ces grands artistes auraient été réduits à mourir de faim ou à effectuer uniquement des métiers alimentaires. Sans jamais, peut-être, trouver le temps ni les moyens de réaliser leurs œuvres.

Prenez une minute pour imaginer un monde sans les traces de ces génies créatifs…

Vous voyez toutes ces galeries vides, ces statues qui n’existent pas, ces plafonds simplement recouverts de plâtre blanc ? Voilà à quoi ce monde ressemblerait.
Vous ne pouvez même pas dire que d’autres artistes auraient émergé à leur place. Sans soutien, un artiste ne peut pas vivre. Ou en tout cas moins longtemps. Ses œuvres sont moins abouties, quand il parvient à en venir à bout. Parce qu’il y a une chose qui est commune à tous les êtres humains, qu’ils créent ou non… Ils doivent tous manger !
Et, s’il n’y avait pas eu de mécènes à l’époque, aucun artiste n’aurait pu laisser son héritage culturel.

À quoi ressemble le mécénat d’aujourd’hui ?

Il existe encore des mécènes de nos jours. Dans la majeure partie, ce sont des entreprises… qui souvent profitent de l’occasion pour faire leur publicité. Ce n’est pas pour rien si 48 % des entreprises qui font acte de mécénat optent pour le sport (et 24 % pour la culture).
C’est sûr que c’est plus facile d’afficher son logo sur un maillot de footballeur ou une voile de bateau que sur la couverture d’un livre (en plus, je ne suis pas certaine que je trouverais l’expérience très esthétique).
Mais la culture doit bien vivre ! Nous sommes tous conscients qu’un auteur ne gagnera jamais autant d’argent qu’un joueur de foot. Un changement est pourtant possible…

Comment vous pouvez devenir un mécène ?

Je l’ai dit au début de cet article : en principe, un mécène ne peut pas soutenir une personne physique. Ce qui signifie que, même si vous désirez m’aider, vous ne le pouvez pas.
Quoique…
En réalité, les artistes ne pouvaient pas se contenter longtemps de vivre de coquillettes (j’adore les pâtes, mais ce n’est pas le sujet du jour). Et, à l’instar du financement participatif, des solutions se sont petit à petit mises en place pour permettre à des particuliers, à VOUS, de soutenir leurs artistes préférés.
Beaucoup ont décidé de sauter le pas. Ce fut notamment le cas de Maliki, dont cette page de blog explique très bien, en dessin, la situation des auteurs… et pourquoi elle a décidé de devenir indépendante.
tipeee_p16.jpg
Je vous résume le sujet : les auteurs ont du mal à vivre de leurs droits d’auteur – vous pouvez, à partir d’un euro par moi, les aider à consacrer plus de temps à leur art. (une option qui fonctionne aussi pour le dessin, la musique… le mécénat n’est pas sectaire)

À partir d’un euro par mois. 1 € !

Devenez un mécène

Que peut-on acheter avec un euro ?

J’avoue, j’ai longtemps hésiter à créer moi-aussi une page sur Tipeee, la plateforme du financement participatif. Une petite voix me disait « tu leur demandes déjà d’acheter tes livres, de les commenter et, en plus, il faudrait qu’ils te donnent de l’argent. Tu n’exagères pas un tout petit peu ? »
Et puis j’ai réfléchi. Est-ce que je vous prive de quelque chose d’important avec un euro ? C’est-à-dire même pas le prix d’un café, d’une heure de parking, d’un litre d’essence…
Et même si vous donnez tous les mois, au final vous aurez juste payé 12 € (soit le prix potentiel de mes futurs romans… que vous pouvez gagner par tirage au sort en devenant mon mécène).
200w_d-2.gif
Évidemment, il y a des dizaines, voire des centaines d’artistes potentiels, et vous ne pouvez pas donner à tout le monde.
C’est vrai.
Il faut faire un choix. Comme vous choisissez d’acheter un livre plutôt qu’un autre, de voir un film précis ou même d’opter pour une marque de chocolat.
D’ailleurs, devenir mécène, est-ce que ce n’est pas un peu un acte militant ?

Les bonnes raisons de devenir mécène

J’ai tenté de lister toutes les raisons pour lesquelles vous pourriez décider de devenir mécène (je ne suis cependant pas devin, si vous avez d’autres idées pour compléter ma liste, n’hésitez pas à me les faire connaître en commentaires) :
Pourquoi devenir un mécène ?.jpg

  • pour pouvoir vous vanter : moi, je soutiens tel artiste, j’aime beaucoup ce qu’il/elle fait et je trouve ça mieux que de dépenser mon argent inutilement.
  • Pour soutenir la création artistique, parce que vous appréciez un artiste, son travail, parce que vous avez envie de voir autre chose en rayon que les best-sellers qui occupent toute la place.
  • Pour obtenir des contreparties : le financement participatif, c’est comme sur Ulule, vous obtenez une récompense, ou plutôt un remerciement, parfois un cadeau, pour votre générosité.
  • Parce que c’est facile : un petit clic, la possibilité de commencer et d’arrêter n’importe quand.
  • Pour rentrer dans les coulisses de la création : parce que, oui, je ne vous ai pas dit, mais les mécènes ont droit aussi à des informations inédites. Après tout, vous participez à ma réussite, vous croyez en moi, c’est normal que je vous fasse participer plus en détail à mon aventure.
  • Pour être utile : on en revient à la notion d’utilité publique. En soutenant la création, vous faites quelque chose pour le futur de l’humanité. Vos arrière-petits-enfants seront très fiers de vous !
  • Pour faire plaisir : à vous ou à l’artiste, au choix. Oui, j’avoue, je serais très heureuse que des gens me soutiennent. Qu’ils continuent à acheter mes livres, bien sûr, mais aussi qu’ils me montrent qu’ils ont envie que j’en écrive d’autres et que je dispose de la liberté intellectuelle et temporelle pour y arriver.

Voilà tout ce que signifie devenir mécène. C’est un acte qui est accessible à tout le monde. Vous pouvez compter parmi ceux qui font la différence. Commencez maintenant !
Devenez un mécène
Devenez mon mécène sur Tipeee !
 
Photo by Evan Kirby on Unsplash
Photo by Josh Boot on Unsplash