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Auto-édités ou édités, tous ennemis ?

Ceux qui me suivent déjà depuis un moment savent que je me définis comme une autrice hybride. Mi-éditée, mi-indépendante, un être étrange à la frontière entre deux mondes. Je sais donc que non, tous les auto-édités ne crachent pas sur l’édition, pas plus qu’ils ne choisissent tous ce statut par défaut. Et si on faisait le tour de la question…
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Qui sont les auto-édités ?

Parmi les auteurs indépendants, il y a plein de parcours différents (oh, comme dans la vraie vie, en fait, c’est dingue).
On y trouve :

  • des auteurs et autrices qui ont envoyé leur manuscrit à des maisons d’édition, qui ont essuyé des refus ou en ont eu assez d’attendre des réponses et qui se sont décidés à prendre les choses en main ;
  • des auteurs et autrices qui ont déjà été édité.e.s, qui n’ont pas toujours été satisfait.e.s des relations avec leurs éditeurs, et qui préfèrent être libres (et si vous aussi vous criez dans votre tête « liberté » avec la tête de Mel Gibson peinturlurée en bleu, vous faites définitivement partie de mon clan) ;
  • des auteurs et autrices qui ont envie de faire des expériences (Stephen King l’a fait, Samantha Bailly en France plus récemment…).

Et cette liste est certainement non-exhaustive.

L’auto-édition, c’est pour les nuls, non ?

Humm, je suis désolée de devoir démolir des clichés (ah non, en fait !) mais, comme nous l’avons vu précédemment, un auteur auto-édité n’est pas uniquement le scribouillard de service qui a été refusé de partout et dont les textes méritent uniquement de servir d’exercices pour les écoles de correcteurs.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les maisons d’édition, aujourd’hui, scrutent les résultats des ventes des auteurs et autrices indépendant. e. s afin de leur racheter leurs droits dès qu’ils repèrent un succès.
Il y a de véritables perles dans l’auto-édition. Du travail de qualité. Mais je ne rédige pas cet article pour défendre cette idée, mais plus pour expliquer pourquoi certains deviennent leurs propres éditeurs. D’ailleurs…

Pourquoi choisir de s’auto-éditer ?

L’auto-édition, on l’a vu, c’est la liberté. Celle de choisir sa couverture, sa mise en page, son titre, la manière dont la communication sera faite autour de son ouvrage. Celle de ne pas devoir attendre (parfois en vain) qu’un éditeur fasse le boulot que vous attendez autour de son livre (comme la communication, la promotion, etc).
Et tout ça, croyez-moi, c’est un vrai confort quand on a un (petit) esprit d’indépendance.
Vous décidez. Vous commettez peut-être aussi des erreurs mais ce sont les vôtres, et vous apprenez à les réparer. C’est assez formateur, en fait, à condition d’être prêt à prendre des risques. Et puis, comme certains l’ont souligné avant moi : comme il y a moins d’intermédiaires, la part gagnée par l’auteur ou l’autrice sur son ouvrage est plus importante.
Oui, mais alors…

Pourquoi passer par un éditeur ?

Le fait d’être édité, aujourd’hui, et en France, apporte quelques petites choses de plus.
D’abord une certaine reconnaissance : les libraires, les prix littéraires, les salons, la presse et même encore une certaine partie du public continue à croire que seule l’édition traditionnelle a de la valeur. Comme un certificat de qualité qui serait alloué à un auteur dès lors qu’il est édité. Et, on ne va pas se mentir, ça compte aussi.
Il n’y a pourtant pas que cela. Un éditeur permet aussi d’apporter un regard de plus à un titre (quand il y a un vrai travail éditorial qui est fait, qui vous aide à polir encore votre texte), de ne pas être seul.e face à toute la machinerie que représente la sortie d’un livre (l’impression, la commercialisation, la communication). C’est bien aussi de savoir s’entourer. Pour les uns, ça rassure ; dans de nombreux cas, ça permet aussi de se sentir plus fort parce qu’on est plusieurs.
Pour mes titres jeunesse, je sais qu’une maison d’édition les défendra avec des armes que je n’ai pas. Et c’est aussi important pour moi de donner le maximum d’opportunités à ces titres. Même si j’ai du mal à lâcher la bride, à accepter de ne pas tout contrôler, à faire confiance…
Parce que c’est de cela qu’il s’agit, de savoir ce qui est le mieux pour un ouvrage en particulier, par rapport à son propre parcours. Tous les auteurs ne sauront pas se débattre face à la masse de charges que demande l’édition indépendante. Tous les auteurs ne sauront pas non plus se soumettre au diktat d’une tierce personne. Mais tous les auteurs veulent le meilleur pour leurs livres. Et qu’ils arrivent dans les meilleures conditions possible entre les mains des lecteurs.

Ne pas choisir, ce n’est pas un peu de la lâcheté ?

Il est vrai que certains auteurs finissent par passer d’un seul côté de la barrière. Ils ont été tellement déçus par leurs éditeurs qu’ils n’ont plus envie de tenter l’expérience avec d’autres. Ou, au contraire, ils sont trop heureux de pouvoir entièrement s’appuyer sur un éditeur et de ne plus rien avoir à faire d’autre qu’écrire (car oui, l’auto-édition demande beaucoup de temps sur des activités annexes).
Je sais que je continuerai à avoir des titres édités de manière traditionnelle et d’autres en indépendante. J’aime trop la liberté que cela me procure pour m’en passer définitivement. Et, pour moi, comme pour beaucoup d’autres auteurs et autrices, l’indépendance n’est pas un choix « par défaut ».
Je sais aussi que je continuerai à faire parvenir certains titres (pas tous) à des maisons d’édition. Et que je ne serai pas la seule non plus à agir ainsi. Je reconnais le travail des éditeurs, et je serais la dernière à le dénigrer. Et, comme je le disais, qu’est-ce que c’est bien aussi de s’entourer !
Il y a des avantages et des inconvénients à chaque statut. Et oui, vous l’aurez compris, je suis plutôt  team plateau de dessert que choix entre la tarte Tatin et la mousse au chocolat. Et vous ?
 
 
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Comment fonctionne le monde du livre

La polémique soulevée par la décision de Samantha Bailly, dont j’ai parlé dans mon dernier article, ne constitue finalement qu’un tout petit pan de ce qui se passe actuellement dans le monde du livre. Certaines remarques, lues ici et là, m’ont décidée à faire mon petit retour sur le sujet, du point de vue d’une autrice. Nous allons parler de constats, de faits… Et peut-être de pistes à suivre.
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1. Un auteur, ça doit manger aussi

Ça, c’est le constat numéro 1. Il m’est venu après avoir lu, dans les commentaires de certains articles de blogs ou de réseaux sociaux, que des gens s’offusquaient que les auteurs n’écrivent plus juste pour célébrer la gloire de l’imaginaire, mais aussi pour gagner de l’argent. Ce qui les transformait en vilains capitalistes.
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Soit.
Gagner de l’argent, ce serait donc mal. Et après tout, il y a peut-être du second degré dans ce commentaire. Sauf que, quand les libraires se plaignent que Samantha Bailly, en s’auto-éditant, notamment sur Amazon et pas uniquement (comme n’importe quelle maison d’édition, rappelons-le), leur fait gagner moins d’argent, ils ne se posent pas la question de savoir pourquoi elle le fait.
Tout simplement parce que, comme le mouvement #PayeTonAuteur l’a souligné, il devient de plus en plus difficile de vivre en tant qu’auteur. Chaque jour, des auteurs décident d’arrêter, parce que les conditions deviennent impossibles pour eux.
Rappelons-le : il y a moins d’argent pour les livres, donc tout le monde a du mal : auteurs, éditeurs, libraires. Et même si on veut tous travailler ensemble (quand ça se passe bien), chacun doit aussi penser à son propre estomac.
Parce que, oui, écrire la nuit après une journée de travail et après s’être occupé de ses enfants, ce n’est pas vraiment la meilleure manière de pouvoir produire un chef-d’œuvre.
Or, d’un simple point de vue biologique, un être humain a besoin d’un certain nombre d’heures de repos, mais aussi de nourriture. Et, de préférence, d’un toit sur la tête. Dans ces conditions, peut-on en vouloir aux auteurs de vouloir gagner leur vie avec leurs écrits ? Et de chercher les meilleurs solutions pour y parvenir ?
Rappelons que si vous voulez avoir des livres à lire, voire un peu d’art et de fiction autour de vous, il faut bien le financer (à votre bon cœur, m’sieurs dames).
Et : non, il n’y a pas plus de raison qu’un auteur ou une autrice produisent gratuitement que de raison de vous fournir du pain à domicile tous les jours sans que vous ne le payiez. Dans les deux cas, il y a un travail derrière. Qui doit être rémunéré. Ce ne devrait même pas être sujet à débat.

2. Les autrices et auteurs ne gagnent plus assez de sous, mais pourquoi ?

Ah, là, on va commencer à parler chiffres. C’est dangereux les chiffres, on peut leur faire dire n’importe quoi selon la manière dont on les regarde. Et selon ce qu’on oublie de dire à leur sujet aussi.
Ainsi, il existe plein de graphiques qui expliquent quelle part du prix de livre va à toutes les parties.
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Sauf que ces chiffres ne comptent pas les charges de chacun, un éditeur, un imprimeur ou un libraire fait aussi vivre d’autres personnes, etc.
C’est comme les chiffres de ventes des livres. On a vu dans mon article précédent que le Syndicat National de l’Édition signalait qu’il y avait (un peu) moins de livres vendus ces dernières années.
Entre 1 et 2 % de moins, cela semble ridicule, n’est-ce pas ?
Ce que ces chiffres ne disent pas, c’est qu’il y a aussi plus de livres différents produits. Et que donc, proportionnellement, les auteurs de ceux-ci gagnent moins qu’avant.
Allez, je vous fais un petit calcul, tout simple :

S’il y avait avant 100 livres imprimés, pour 10 titres différents, chacun vendus à 10 €, et que les auteurs de ces derniers gagnaient 10 % de droits d’auteur (ce qui arrive rarement, mais passons), l’auteur d’un livre gagnait donc : 10 % de 10 ventes, soit 10 €
Maintenant, il y a toujours 100 livres imprimés, mais pour 20 titres différents. L’auteur ne gagne donc plus que 10 % de 5 ventes, soit 5 €.

Alors que les éditeurs, les imprimeurs et les libraires, eux, gagnent toujours la même somme, puisqu’ils ne sont pas tributaires d’un seul titre. Oups.
C’est très bien, pour les lecteurs, qu’il y ait du choix. Mais les libraires ne peuvent plus tout présenter, les lecteurs ne peuvent plus tout lire… et les auteurs gagnent moins qu’avant.

3. Que va-t-il se passer pour les auteurs si rien ne change ?

À l’heure actuelle, la situation devient vraiment, vraiment très compliquée pour les auteurs et autrices francophones.
Plusieurs chemins se présentent devant eux :

  • ils font partie des best-sellers, et ça va continuer comme ça pour eux. Tant mieux pour ceux-là, ils ont travaillé aussi pour y arriver.
  • Ils ne font pas partie des best-sellers
    • ils continuent à écrire, quand ils le peuvent. En gardant un autre emploi sur le côté, ou en vivant des allocations. En sacrifiant leur temps libre, leur vie de famille, leur énergie pour continuer à écrire.
    • Ils arrêtent, parce qu’ils ne peuvent plus donner autant d’efforts à un métier assez exigeant (Amélie Nothomb le disait récemment sur France 5 « écrire, c’est aussi épuisant que de courir un marathon »)
    • ils cherchent d’autres moyens de subsister, plus rémunérateurs.

Et c’est ainsi que certains auteurs, en bande-dessinée comme dans le roman, se tournent vers l’auto-édition (qui leur permet de recevoir une part plus importante sur les chiffres de vente de leurs ouvrages). Cette décision n’est pas pour autant facile à prendre, il faut se sentir les épaules de réaliser seul un véritable éditorial, être prêt à assumer le fait qu’aujourd’hui, dans le regard de nombreuses personnes, l’auto-édition reste encore synonyme de mauvaise qualité et est donc décriée. Ce n’est pas évident pour tout le monde.
Il existe aussi d’autres pistes, comme celle du Projet Sillex, qui se proposer de mieux rémunérer les auteurs. On reste là dans un modèle éditorial, avec un livre qui sera aussi proposé aux libraires (mais uniquement ceux qui le demandent) et aux bibliothèques (ne pas oublier les bibliothèques, jamais).
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L’idée est qu’il existe de nombreux coûts dans un livre (le distribuer et le diffuser en librairies, le stocker…) et qu’il faut donc chercher à les réduire afin que les intervenants directs de ce livre en vivent mieux. (soit, cela signifie à dire que l’on va mettre au chômage les stockeurs, les distributeurs et diffuseurs… Mais il y a une réflexion plus large, et aussi écologique, derrière ce projet, que je vous invite à découvrir).
Il existe aussi des initiatives de type mécénat (je vous ai déjà parlé de ma page Tipee. Je ne suis pas la seule autrice à en avoir une. L’art a besoin d’être soutenu aussi).
Le prix du livre ne doit pas être encore augmenté, ce ne sont pas aux lecteurs de payer plus. Je ne sais pas, à l’heure actuelle, s’il existe de solution idéale à ce problème.
Je ne crois pas que la sélection naturelle, qui laissera sur le côté certains auteurs de romans, soit nécessairement la plus pertinente des pistes (car ceux qui resteront sur le carreau ne seront pas nécessairement des écrivains de mauvaise qualité, mais aussi ceux qui auront eu moins de popularité, moins de moyens ou de temps ou de talent pour leur communication. Un livre qui n’est pas extraordinaire peut engranger des millions juste grâce à du buzz, pensons simplement à 50 nuances… Quand d’autres disparaîtront dans les limbes).
Je ne crois pas non plus que l’auto-édition soit l’ennemie de l’édition ou de la librairie. C’est juste une autre forme d’artisanat (vous savez, comme vous pouvez acheter votre bol en série dans un supermarché, ou fait à la main par un artisan. Les deux ont leurs qualités et leurs défauts. Aucun n’est critiquable. Enfin du moment que la production est un minimum éthique, et qu’elle respecte des règles de base pour offrir des produits conformes à vos attentes, mais ça c’est un autre débat).
Ce que je sais, c’est qu’il faut une bonne dose d’optimisme et, même, d’une certaine forme de foi, peu importe où elle se place, pour écrire aujourd’hui. Et que nous, de l’autre côté de l’écran, nous continuons, pourtant.
Ce que je défends aussi, c’est le droit pour chacun de mener ses expériences, tant que c’est dans le respect des autres. Et que les volées de bois verts et les volets qui se claquent, sans laisser aucune place au débat, ne serviront à personne.

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Pourquoi l’auto-édition et les libraires se détestent… ou pas ?

L’automne a commencé, les feuilles tombent et avec elles les lettres d’injure. En ce moment, l’auto-édition fait débat (c’est peu de le dire) dans le milieu des libraires. Avec un mot d’ordre : si c’est vendu par Amazon, c’est le mal.
Ce qui est, selon moi, un résumé à la fois faux et très, très réducteur. Parce que j’aime les libraires, j’aime les livres, j’aime les auteurs et que j’avais envie de mettre tout ça un peu à plat, voici un (long) article sur le sujet, qui aidera peut-être (rêvons un peu) à apaiser le débat.
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Pourquoi les libraires n’aiment pas Amazon

Pour la plupart des libraires, Amazon, c’est l’ennemi absolu. Parce que les gens ont commencé à acheter des livres via ce super-marché du « tout vous est livré à domicile » et que ces professionnels, amoureux du livre pour la plupart, ont vu leurs chiffres d’affaires continuer à s’éroder.
Je dis bien « continuer ». Amazon n’est pas la seule arme qui met à mal l’économie des libraires. D’ailleurs, tous les chiffres communiqués autant par le Ministère de la Cultureque par le Syndicat National de l’édition le disent : il y a moins de ventes de livres. En 2015, seulement, ces ventes ont augmenté après cinq années à la suite de baisse.
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Et ça, ce n’est pas de la faute d’Amazon !
Mais les libraires s’inquiètent, se demandent s’ils pourront toujours exister demain et, quand on a peur, on réagit parfois de manière un peu épidermique (je les comprends, j’aurais du mal à imaginer un monde sans libraire pour me faire partager ses coups de cœur ou me conseiller).

Les libraires ont-ils raison de considérer Amazon aussi mal ?

On l’a vu précédemment, il y a moins de livres vendus. Donc, forcément, la part qui est prise par Amazon impacte la part du chiffre d’affaires des libraires.
Quand il y a moins de gâteau à se partager, les miettes prennent beaucoup plus d’importance !
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Mais plaçons juste un instant du côté du lecteur. Prenons quelqu’un au hasard, quelqu’un comme moi, qui habite à la campagne et qui ne va pas tous les jours en ville. Même pas toutes les semaines.
Quand je le peux, je préfère acheter mes livres en librairie. Vraiment. Je les commande même s’il le faut, et je suis prête à attendre. Mais, entre vous et moi, c’est du pur militantisme parce que, pour aller en librairie, je dois aller en ville juste pour ça, faire une demi-heure de route, payer un parking, repartir dans l’autre sens… Bref, ce n’est pas très pratique.
Que permet Amazon ? De commander des ouvrages depuis chez soi et de les recevoir dans sa boîte aux lettres, sans payer de frais de port.
C’est dur de lutter contre ça. Voire impossible. Mais c’est aussi un atout important pour toutes les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer, pour les mères de famille qui n’ont pas envie de trimballer leurs enfants dans des magasins, pour les insomniaques qui ont des envies de lecture pendant la nuit (et je ne vous ai même pas encore parlé du livre numérique)…
Ce qui n’empêchera jamais les vrais amoureux des livres de continuer à aller en librairie. Soyons clair : c’est juste un complément. D’ailleurs, quand j’achète sur Amazon (oui, ça m’arrive), je sais exactement ce que je veux et je ne regarde pas le reste. Ce qui n’est pas le cas quand je vais en librairie (ressortir avec un seul livre ? Impossible avec tant de tentations sur les tables).
Donc, tout le monde peut y gagner.
Et comment on faisait avant, quand il n’y avait pas Amazon. Et bien, j’achetais moins de livres, tout simplement. Donc, sans Amazon, c’est tout l’écosystème du livre qui s’effondre, puisque, s’il y a moins de livres achetés, les éditeurs n’ont plus les moyens de produire de nouveaux titres, les auteurs ne gagnent plus d’argent et n’ont plus de temps pour écrire et… et les libraires peuvent mettre la clé sous la porte parce qu’ils n’ont plus de livres à vendre.
C’est ça le souci, c’est qu’il faut penser global, et pas juste à sa part de gâteau à soi !

Mais alors, il est où le débat ?

On y vient, ne vous inquiétez pas. Le petit monde du livre, ces dernières semaines, ces derniers mois même, a été secoué par pas mal de débats. Beaucoup ont été lancés par des auteurs qui en ont un peu assez de leur précarité et du manque de considération de la part de plein d’intervenants autour du livre (Cherchez le #PayeTonAuteur ou #AuteursEnColère pour en savoir plus, ce n’est pas le sujet du jour, donc je ne détaillerai pas plus cela).
Et puis d’autres ont été lancés par les libraires. Le premier à avoir retenu mon attention concernait la dernière sélection du Prix Renaudot. Parce que le jury avait osé, dans sa sélection, se tourner vers un livre auto-édité, les libraires sont montés au créneau. Tout d’un coup, c’était le mal absolu, comment osait-on ainsi détruire tout le travail des libraires. La plupart d’entre eux, outrés que l’on ose ainsi mettre en avant un titre qui s’était fait connaître grâce à Amazon, ont déclaré qu’ils refuseraient de le vendre.
Oui. Puisqu’Amazon leur fait perdre de l’argent, ils refusaient d’en gagner.
J’avoue qu’à partir de là, j’ai commencé à ne plus comprendre. Oui, je comprends leurs principes, leurs valeurs et leurs peurs mais… À la limite, je pourrais même admettre qu’ils mettent leurs principes au-dessus de leurs besoins de gagner leur vie. C’est suicidaire, mais admirable. C’est un peu limité comme raisonnement (et mal connaître la manière dont les auteurs indépendants utilisent Amazon), ça méritait une explication pour leur montrer qu’ils exagéraient un petit peu, mais soit. Après tout, ils ont le droit de ne pas vouloir de titres d’auto-édités dans leurs rayons. C’est déjà une position que beaucoup défendent.
Sauf que c’est vraiment parti en vrille quand Samantha Bailly, qui défend avec beaucoup d’énergie et de cœur les auteurs, qui a déjà de nombreux titres parus dans l’édition traditionnelle, a décidé de découvrir ce qu’il se passait du côté de l’auto-édition. Et donc de produire, en indépendante, un titre. En numérique. En précisant qu’elle n’était pas contre l’idée de le soumettre ensuite à des éditeurs papiers. Ou de chercher d’autres solutions.
Et qu’elle a reçu des lettres d’insulte. Le débat n’a pas tardé à s’enflammer, les libraires se sentant attaqués par l’expérience de Samantha Bailly et considérant que vendre sur Amazon revenait à leur faire la guerre.
Là, je me suis dit qu’il était temps de remettre les choses dans leur contexte.

Pourquoi un auteur vend sur Amazon ?

Commençons par l’ensemble des auteurs, édités dans le circuit classique comme indépendants. Ils sont sur Amazon. Tous (enfin, sauf certaines maisons d’édition qui ont choisi de ne pas être présente sur la plateforme). Ce qui permet, comme nous l’avons vu plus haut, de proposer des titres au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne peuvent pas se rendre en librairie, ou très difficilement.
La lecture doit être accessible à tous, on ne peut donc pas les critiquer pour cela, non ? D’ailleurs, je ne crois pas avoir jamais vu un libraire refuser de prendre les titres d’un éditeur qui est également présent sur Amazon.
Allons maintenant du côté des auteurs indépendants. Qui ont passé des mois à peaufiner leurs titres. Et qui, quelles que soient leurs raisons ou leurs parcours (à ce sujet, je vous invite à lire la dernière tribune de Maliki sur l’édition traditionnelle), ont décidé de devenir indépendants.

 
 
 
 
 
Des auteurs qui n’ont donc pas toujours les moyens financer pour le faire. Et qui étudient les choix qui leur sont proposés. Soit payer un imprimeur et avoir plein de stock chez eux. Puis payer des frais de port à chaque envoi. Et espérer que des lecteurs commanderont via leur site.
Soit passer par un prestataire de services, qui leur permet d’imprimer leur livre à la demande (c’est-à-dire qu’un livre n’est imprimé que lorsqu’une commande est passée. Moins de stock, moins de perte). Et même qui l’envoie pour eux. Sans avoir besoin d’avancer de l’argent.
D’un simple point de vue économique, le choix est assez facile à faire. D’autant que, dans tous les cas, le livre peut être référencé (et donc commandé) en librairie. Soit en étant présent sur Dilicom (qui est accessible même aux auteurs indépendants), soit en passant par des services payants comme Bookélis ou Books on Demand (qui sont très efficaces dans leur domaine, mais qui prennent plus de frais sur la part que l’auteur va gagner sur chaque livre).
Donc, vendre son livre sur Amazon, ce n’est pas le vendre QUE sur Amazon, c’est simplement opter pour un distributeur qui imprime et envoie le livre à qui le veut, avec une marge raisonnable, et sans avance de frais. D’un point de vue monétaire, cela se justifie totalement. Surtout que, oh miracle, le livre peut aussi être commandé par le libraire. S’il le veut.
Mais c’est peut-être là que le bât blesse.

Où est l’auto-édition en librairie ?

Les libraires n’aiment pas les auteurs qui vendent sur Amazon en priorité (arrêtons-nous un instant ici. Je n’aime pas les généralités. Ce ne sont pas TOUS les libraires qui réfléchissent de cette manière. Juste ceux qui font le plus de bruit en ce moment).
Souvent, les mêmes libraires estiment qu’un titre auto-édité n’a, de toute manière, pas sa place dans leurs rayons puisqu’il n’est pas passé par le filtre d’un éditeur et qu’il est donc, forcément, moins bien que les autres. (oui, c’est ce que l’on appelle couramment du délit de sale gueule. Mais passons).
Dans ce cas-là, où un auteur peut-il vendre ses livres ? Ah oui, tiens, sur Amazon, qui accepte tout le monde (le pire comme le meilleur, on est d’accord).
J’ai même vu certains libraires refuser de prendre des auteurs en dédicace parce que ces mêmes auteurs avaient signé leurs livres dans des Cultura ou des Fnac (là, c’est le combat grande surface du livre contre libraire indépendant, une autre version de la guerre des libraires contre les plus grands qu’eux. Une guerre qu’ils ont tous les droits de mener, ne revenons pas dessus).
Là encore, les Cultura sont généralement plus accueillants envers les auteurs indépendants, du moins pour des dédicaces, que certains libraires. Et nous sommes, nous auteurs, des êtres humains : on aime bien les gens qui nous aiment bien.
Cela dit, quand je le peux, je vais faire des dédicaces chez des libraires indépendants. Je les aime d’amour, vraiment. Je suis totalement dans mon univers chez eux. Mais j’ai plus souvent eu droit (et mes confrères le confirmeront sans doute) à des reniflements de mépris qu’à des bras grands ouverts. Et c’est dommage. Pour tout le monde.

Comment peut-on s’en sortir ?

De mon point de vue, on a donc des libraires qui en veulent aux auteurs indépendants de vendre leurs livres sur Amazon mais qui :

  • ne veulent (ou ne peuvent) pas les prendre sur leurs tables ;
  • refusent parfois de commander les titres quand des lecteurs viennent les demander (parce qu’ils ne nous connaissent pas et qu’ils n’ont pas le temps, l’énergie, l’envie ou autres de chercher).

De l’autre côté, nous avons donc des auteurs qui ne demandent rien d’autre que d’être lus, qui seraient ravis d’être présentés en librairie et qui choisissent la manière dont ils font imprimer et expédier leurs livres pour que cela leur coûte le moins cher possible (ce qui permet aussi de proposer des tarifs plus intéressants aux lecteurs. Sans pour autant empêcher le libraire de gagner sa vie, vu qu’il a droit aussi à une remise comme dans l’édition traditionnelle quand il passe commande).
Ce n’est donc pas une guerre. Il n’y a aucune attaque de la part des auteurs. Si les libraires acceptent de baisser leurs boucliers, ils s’en rendront compte très vite. Parce que quand on se ferme en se croyant attaquer, cela génère des tensions qui n’ont aucune raison d’exister.
Aujourd’hui, pour gagner sa vie, un auteur n’a pas d’autre choix que d’être sur Amazon (on parle bien de gagner sa vie, pas juste d’être militant pour une cause, aussi juste puisse-t-elle être). Ce qui n’empêche absolument pas les libraires de gagner leur vie aussi, y compris avec des auteurs auto-édités.
J’espère que des libraires liront ceci, que cela les aidera un peu mieux à comprendre que les auteurs indépendants ne sont pas en train de lutter contre eux. Et que nous pourrons, ensemble, continuer à défendre le monde du livre.
 

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Comment gérer les réseaux sociaux en tant qu’auteur

Il est fort probable que vous soyez arrivé sur cet article de blog, voire sur mon blog en général, grâce à ce que je partage sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, pour un auteur, c’est très important d’être actif et présent sur internet. Comment s’y présenter, comment y agir, pourquoi vous devez le faire… Voilà tout ce que je vais vous expliquer dans cet article.
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Pourquoi vous devez être présent sur les réseaux sociaux

Si vous êtes auteur ou autrice, vous écrivez. Et donc, vous avez un ou des livres qui ont été présentés aux lecteurs. Ce qui représente déjà une somme de travail énorme.
Mais combien de temps ces ouvrages seront-ils visibles ? La vie d’un livre en librairie est de moins de trois mois. Pour autant que votre titre soit présenté sur les tables, qu’il y ait un peu de promotion autour… Bref, autant vous dire que ce n’est pas gagné.
Les avantages des réseaux sociaux sont multiples :

  • vous pouvez y être présent de la manière dont vous le décidez
  • vous pouvez communiquer sur votre titre avant et après sa sortie
  • vous échangez directement avec les lecteurs.

Bref, c’est un formidable outil de communication… à condition d’en comprendre les règles !

Quels sont les réseaux sociaux utiles pour un auteur ?

Communiquer, ce n’est pas vous épuiser en étant présent partout, surtout si vous n’y êtes pas à l’aise. Tous les conseils en communication vous le diront : il vaut mieux être très efficace sur un seul réseau, que de se disperser et d’être inaudible sur tous.
La stratégie conseillée est de bien s’installer sur le réseau de votre choix, puis de commencer à vous intéresser aux autres.
Et, surtout, il vous faudra réfléchir à l’endroit où sont présents vos lecteurs. Vous ne trouverez pas le même public sur Snapchat que sur Facebook, et il faut en être conscients.
Ainsi, aujourd’hui, les adolescents sont majoritairement sur des réseaux où l’information file vite, avec beaucoup d’images, des textes courts… Facebook n’a plus la cote parmi eux. Sur ce réseau, qui fait partie des anciens du genre, vous trouverez plutôt des adultes, des gens qui sont déjà installés dans leur vie…
Top 5 Social Media Sites/Apps Used by Internet Users in France, by Demographic, Q4 2015 (% of respondents in each group)  ados-reseaux-sociaux
Il est d’ailleurs intéressant de voir que ces chiffres bougent très vite.
Vous devrez donc choisir entre le réseau où vous êtes le plus à l’aise et celui où vos lecteurs seront. Mais ce n’est pas tout, vous devrez aussi choisir ce dernier en fonction de ce que vous voulez y publier.

Que pouvez-vous publier sur les réseaux sociaux en tant qu’auteur ?

Sur un réseau social, vous n’êtes plus juste vous-même, vous êtes ce que vous représentez. Et vous n’allez pas publier les mêmes choses sur chacun d’entre eux. De un, parce que leur format et leurs attentes ne sont pas les mêmes. De deux, parce que, sinon, vous allez ennuyer vos followers. Mais nous reviendrons sur ce point plus tard. Je vais d’abord insister un peu plus sur les trois réseaux que j’utilise en priorité.
Facebook reste aujourd’hui le réseau qui vous permet le plus de publications différentes : des textes de la longueur de votre choix, des images, des vidéos, des sondages, des annonces d’événements… Vous avez de quoi faire pour ne pas vous y ennuyer (et pour distraire les internautes également).
Le gros souci de Facebook, c’est son algorythme : si vous publiez de manière professionnelle, ce qui est normalement demandé, vous utilisez une page. Et les publications de cette dernière risquent vite de disparaître dans les tréfonds des fils de publication des internautes, pour peu qu’ils n’aient pas demandé à les voir en premier. Ce que peu de gens font, soyons honnêtes !
Donc, même si vous avez préparé plein de jolies petites choses, seul un cercle d’initié les verra. Mais… et c’est là que cela devient intéressant : à chaque fois qu’ils les commentent ou les aiment, d’autres personnes de leur propre cercle peuvent les voir à leur tour. Et donc, vous gagnez en popularité et en visibilité grâce à eux.

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Sur Twitter, vous êtes plus dans l’ordre des phrases courtes et limitées. Le site est passé de 140 à 280 caractères, ce qui reste relativement court. Par contre, vous pouvez toujours ajouter des images et des gifs, ce qui agrémente un peu le fil des publications.
Vous trouverez de nombreux auteurs sur ce réseau, qui offre une véritable opportunité d’échanger avec eux, ce que les lecteurs apprécient aussi.
Cependant, les publications défilent très vite et il devient rapidement compliqué, comme sur Facebook, de se faire remarquer. Vous pourrez cependant, dans le cadre d’une campagne de promotion, publier plusieurs fois vos images sans pour autant devenir lourd pour les internautes.
 
Sur Instagram, c’est le règne des photos. Ce réseau vous donne l’occasion de montrer l’envers du décor de votre vie d’auteur, les coulisses, ou de poster de jolies mises en scène de vos livres. Les internautes aiment tout autant les deux, qui leur donnent l’impression de mieux vous connaître.

Peut-on publier la même chose partout ?

Nous sommes entre nous, nous n’allons pas nous mentir : quand on publie un nouveau livre, on a juste envie de le crier sur les toits. Et donc, de préférence, sur un maximum de réseaux sociaux. Dans ce cas-là, et uniquement dans ce cas-là, oui, vous pouvez le dire partout.
Cependant, c’est encore mieux si vous le présentez de manière différente pour chacun de ces réseaux. Parce qu’il y a des chances que les mêmes personnes vous suivent de l’un à l’autre, d’une part, et qu’il serait dommage de les lasser en leur montrant tout le temps les mêmes choses.
Et parce que cela démontre que vous prenez au sérieux le réseau sur lequel vous êtes présent, que vous vous adaptez à ses usages, d’autre part. Et donc que vous n’êtes pas là juste pour vous montrer, mais bien dans un but d’échange avec les usagers du réseau (on parle de réseau SOCIAL, ne l’oublions pas. Personnellement, crier toute seule très fort dans mon coin, cela ne m’intéresse pas hyper longtemps).
La majeure partie du temps, vous devrez donc trouver des choses différentes à dire sur chaque réseau. Ce qui peut demander un certain temps (parce que publier une fois tous les trois mois n’est pas vraiment la meilleure stratégie de communication qui soit), d’où l’intérêt de s’implanter d’abord sur un seul réseau et d’y prendre ses habitudes, avant d’aller voir ailleurs si l’internet est plus vert.
Si vous travaillez dans le bon sens, vous constaterez d’ailleurs que vous n’avez pas les mêmes échanges en fonction des réseaux : sur Twitter, j’ai surtout des contacts avec des auteurs et des blogueurs, bien implantés ou du moins curieux du monde du livre, sur Facebook ce sont plus des lecteurs en direct, et sur Instagram, où je suis depuis moins longtemps, j’ai pour le moment moins d’échanges… Mais pas mal de likes sur mes photos quand même.

Je veux 100 000 followers demain, c’est possible ?

Je vais vous répondre rapidement : non. Vous n’êtes pas Kim Kardashian, ni une star de football. Se faire connaître sur un réseau social, avec des gens qui vous suivent, qui vous apprécient, cela prend du temps. Comme dans la vraie vie d’ailleurs.
Alors, oui, vous pouvez acheter des followers (si, si, ça existe). Mais en dehors de faire grimper votre chiffre, cela n’aura que peu d’intérêt pour vous, au final. Le but est d’établir une vraie relation avec des lecteurs, qui auront envie de découvrir vos livres parce qu’ils auront appris à vous connaître (et inversément d’ailleurs).
Cette année, je me suis amusée à noter chaque mois combien de personnes me suivaient.
Voici le tableau :

Date Facebook Twitter Instagram
01/01/2018 188 262 97
01/02/2018 199 283 124
01/03/2018 217 307 141
01/04/2018 216 318 146
01/05/2018 226 343 171
01/06/2018 238 363 208
01/08/2018 252 385 225
01/09/2018 257 410 253
01/10/2018 261 446 255

Comme vous le constatez, les chiffres ne sont pas énormes. Mais la progression est bien présente, et elle est régulière. Est-ce que cela signifie que je vend plus mes livres ? C’est impossible à dire. Mais cela montre au moins que je suis là, que j’existe, avec ma petite voix, sur les réseaux sociaux. Et que de plus en plus de gens s’y intéressent.
Sans faire de vague, sans publicité massive, sans matraquage.
J’ai testé de faire des jolies publications régulières sur Instagram, comme les pros le conseillent, pour avoir un mur avec des séries d’image, des filtres identiques… C’était cet été, et oui, j’ai obtenu plus de followers.
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Mais cela ne me correspondait pas non plus. Je pense vraiment que le plus important, c’est quand même de rester soi, de faire quelque chose qui nous ressemble. Dans la vie, je vais dans tous les sens, je n’ai pas de stratégie bien établie, je m’enthousiasme pour des riens… Et je crois que mes publications ressemblent à cela. Et je crois aussi que c’est cela que les internautes veulent voir, que les lecteurs ont envie de connaître, cette part de moi qui complète mes livres. Pas une façade rigide et formatée pour faire du chiffre.
Il y a encore un conseil sur lequel je voudrais terminer. Publier, c’est bien. C’est déjà énorme au milieu de tout ce que vous avez à faire en tant qu’auteur. Mais ce n’est pas tout. J’ai insisté à plusieurs fois sur le mot « social ». Échangez sur ces réseaux, répondez aux personnes qui vous écrivent, qui commentent vos publications. Et allez aussi voir celles des autres pour les commenter à votre tour. Partagez d’autres publications. Vous ne pouvez vivre en circuit fermé !
 
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Blog, Vie d'auteur

La saison des salons, c'est maintenant !

Si vous regardez attentivement ma page dédicaces (que vous consultez régulièrement avec beaucoup d’attention, j’en suis sûre), vous avez noté que mon emploi du temps des semaines à venir va être… comment dire… un peu chargé.
Et oui, les salons reprennent !
la saison des salons

Pourquoi participer à des salons ?

En effet, pourquoi faire des heures de route (sous la pluie, en hiver… mm, excusez-moi),
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=HBSlBi–kWo&w=560&h=315]
s’enfermer pendant tout un week-end dans une salle municipale et regarder des gens marcher devant moi ?
Vous avez plusieurs choix devant vous :

  • parce que je suis maso
  • parce que j’ai plein de temps à perdre
  • parce que j’aime rencontrer des lecteurs.

On commence à se connaître, maintenant, vous et moi, alors je suis sûre que vous savez quelle sera ma réponse (indice : c’est la dernière).
Oui, participer à des séances de dédicace, des salons et autres, c’est l’occasion de rencontrer de nouveaux lecteurs, de revoir ceux qui ont déjà lu mes titres et qui ont plein de choses à dire dessus, de discuter avec plein de gens qui aiment les livres (ou pas, même si cette réponse me surprend toujours autant)… Bref, ça peut être assez épuisant pour une introvertie comme moi… (un jour je ferai un article sur les introvertis…)
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Mais c’est en même temps tellement satisfaisant, ça m’apporte tellement d’ondes positives que je suis toujours prête à recommencer !

Ce que cette année de salons m’a appris

J’ai du mal à croire qu’il y a seulement un an que j’ai réellement commencé à participer à des salons de manière régulière, professionnelle, en tant qu’autrice.
Et que je suis maintenant plutôt bien équipée. En général, vous me verrez avec :

  • des marque-pages à distribuer

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  • un roll-on pour faire joli et mieux vous aider à me repérer

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  • un terminal de paiement pour que tout le monde puisse régler par carte au besoin (en commandant par ce lien, vous obtiendrez une remise sur celui que j’utilise)
  • des tampons pour agrémenter mes signatures (un jour, je saurai dessiner)
  • des décorations sur ma table de dédicace : des figurines, ma petite loutre tricotée main…
  • un nouveau présentoir pour mes livres
  • et même, pour mes prochains salons, un déguisement !

Parce que oui, quand je vois les jolies tenues qui se promènent sur les salons du fantastique auxquels je participe, j’ai moi-aussi envie de participer à l’ambiance !

Salon généraliste ou  fantastique ?

Dans mes prochaines dates, vous voyez un joli mix entre des salons purement centrés sur l’imaginaire (les aventuriales, Scorfel, le Salon Fantastique de Paris…) et d’autres plus généralistes (même si j’ai tendance à dire qu’un roman, c’est toujours de l’imaginaire, apparemment il y aurait une nuance plus appuyée).
Même si je me sens dans mon élément dans les salons fantastiques (et oh, on se retrouve entre gens qui aiment la même chose, elle est pas belle la vie ?), c’est intéressant aussi de participer à des salons plus ouverts à d’autres styles. Ne serait-ce que parce que je n’aime pas l’idée de mettre des gens dans des petites cases, de se fermer, de se ghettoïser… Je ne pourrais pas m’arrêter là, et refuser de rencontrer des gens qui, peut-être, n’aiment pas particulièrement le fantastique. S’ils aiment les livres, déjà, on est sur la même longueur d’ondes !

Un message pour vous

Même si ça en a parfois l’air, je n’écris pas juste ces articles pour le plaisir de pondre des mots pour moi toute seule devant mon écran.
J’aime quand ce que j’écris sur ce blog peut vous apporter quelque chose, à vous en tant que lecteurs et lectrices, comme en tant qu’auteurs et autrices.
Pour ceux qui aiment plonger dans les pages d’un livre, les parcourir, et qui viennent en salons pour nous rencontrer : Continuez ! Venez nous voir, venez découvrir des livres, des auteurs, des genres que vous connaissez peut-être moins. Profitez-en pour faire des découvertes et, surtout, n’ayez jamais peur de nous parler. On adore ça, nous, échanger avec vous !
Pour ceux qui prennent des tas de notes et noircissent des pages : participez ! Se présenter à un salon, ça peut être angoissant, déroutant. Mais c’est aussi un endroit où vous allez recevoir beaucoup d’amour, et ça en vaut la peine. Vous n’êtes pas obligé d’avoir plein de matériel pour vous présenter. Venez avec vos livres, votre identité… Et laissez la magie opérer !
 
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Blog, Vie d'auteur

Tu fais quoi ce week-end ? J’écris en groupe

Quand j’ai annoncé que j’allais passer le week-end près de la forêt de Brocéliande (waw ! ) mais que je resterais enfermée devant mon ordinateur, certains n’ont pas compris mon enthousiasme. Et pourtant, pour moi, ce n’était pas loin d’être le week-end idéal. Voilà pourquoi…
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Comment régler le problème majeur d’un auteur ?

Vous voulez savoir quel est le problème numéro 1 d’un auteur ? Non, ce n’est pas trouver des idées (loin de là). Ni même l’accord du participe passé (non, mais franchement, vous nous prenez pour qui?) Et c’est rarement un problème de robinet (quoique parfois de train, pour aller sur des salons littéraires).
Non, le problème principal que rencontrent la plupart des auteurs, c’est le manque de temps. Parce qu’il est très difficile de nos jours de vivre de l’écriture (plus de 80 000 auteurs déclarant leurs revenus touchent moins de 8 800 euros de droits d’auteur par an, ce qui correspond à 80 % des auteurs dits professionnels) et que la grande majorité des auteurs et autrices en France ont donc un travail en plus. Ainsi qu’une vie de famille, pour certains d’entre eux.
Quand vous vous plaignez d’avoir une vie tellement chargée que vous n’avez même pas le temps de lire un livre, pensez qu’eux doivent trouver les heures nécessaires pour l’écrire (et qu’elles sont beaucoup, beaucoup plus nombreuses que le temps que vous consacrerez à les parcourir)
Pour trouver du temps pour écrire, nous avons donc généralement la possibilité de :

  • ne pas dormir la nuit
  • nous lever très tôt le matin (dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne)
  • refuser toute vie sociale

Autant vous dire que lorsque l’on nous propose de nous libérer un créneau dans notre emploi du temps juste pour écrire, nous sommes plutôt enthousiastes. En tout cas, moi, je l’ai été. Et voilà comment je me suis retrouvée un week-end entier à partager une table avec plein d’ordinateurs.
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Comment ça se passe un week-end d’écriture ?

Pour bien prévoir votre week-end d’écriture, vous devez avoir :

  • de quoi écrire. Ordinateur ou carnet de note, au choix de l’usager.
  • Du carburant. Thé, café, trucs salés et sucrés à grignoter.
  • Un casque, pour vous isoler du bruit éventuel ou pour ne pas déranger les autres avec de la musique.

Et c’est tout ! L’Association des Auteurs Indépendants du Grand Ouest, dont je fais partie, a fourni tout le reste : un gîte, de la nourriture, de l’électricité (ainsi que des jeux de société et de la bonne humeur, beaucoup de bonne humeur).
Dans tout cela, vous mettez donc une grande table, des prises électriques en suffisance et des gens déterminés à travailler. Et, très vite, vous verrez plein de têtes penchées vers des écrans qui se remplissent de mots à mesure que le temps passe. Avec des petits bruits de clavier pour rythmer leur avancée.
Et le résultat est à la hauteur : certains ont terminé un scénario, d’autres ont finalisé leurs corrections, écrit de nouveaux chapitres, tracé les grandes lignes de leurs histoires à venir. Quand on veut travailler, et que l’on est là pour ça, on est assez efficace.

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1 694 mots en deux heures de travail, pas mal, non ?

Et vous ne pouviez pas faire ça chez vous ?

Vous avez déjà essayé de travailler depuis chez vous. D’ignorer complètement ce gros tas de poussière qui vous éternue au nez à chaque fois que vous passez devant. Comme votre enfant qui veut absolument vous montrer son dernier dessin. Ou votre vieille tante qui doit vous raconter au téléphone sa dernière opération.
Il est très difficile d’arriver à consacrer un week-end entier, sans se laisser distraire ni avoir mauvaise conscience, à l’écriture. Et puis, il faut bien le dire : de nombreux écrivains sont des procrastineurs (et ce n’est pas Lionel Davoust qui me contredira). Donc les bonnes excuses pour faire autre chose (y compris traîner sur les réseaux sociaux, hum…) ne manquent pas dès qu’il s’agit d’écrire. La moindre scène qui bloque peut nous entraîner dans des mécanismes de défense incroyablement étudiés.
Ce qui ne peut pas être le cas quand vous avez payé pour vous enfermer devant votre ordinateur ! Imaginez un peu le sens de la culpabilité exacerbée qu’entraînerait le fait d’avoir sciemment décidé de négliger votre famille et gaspillé vos deniers pour, au final, n’avoir rien de tangible à produire ! Non, vraiment, le fait de décider de passer un week-end à l’extérieur, consacré à l’écriture, est terriblement plus efficace que de tenter le même travail chez soi.
Sans compter que…

Il y a des bénéfices secondaires

Avez-vous été attentif pendant la lecture de cet article ? Si oui, vous vous rappelez que je vous ai parlé de bonne humeur. Si non, ce n’est pas grave, je vais vous expliquer un peu plus en détail ce qu’il en est.
D’abord, la bonne compagnie. Vous passez le week-end en compagnie de personnes qui partagent les mêmes objectifs, angoisses, volontés… que vous. Vous êtes sur la même longueur d’ondes. Vous vous comprenez. Rien que ça, déjà, ça n’a pas de prix.
Ensuite, la facilité. Vous n’avez à vous occuper de rien. Vous êtes là pour écrire, point. Ok, vous allez préparer les repas (plus ou moins, oups, j’ai souvent été distraite de ce point de vue-là). Voire faire un peu de vaisselle. Mais en groupe, ce qui est déjà plus sympa. Et les courses comme les menus ont été établis à l’avance. Vous avez juste à vous laisser porter (et à vous concentrer sur l’écriture, yeah)
Ensuite bis, les bons moments. Je ne vais pas prétendre que l’on a écrit 24 h/24 non stop. Déjà parce qu’il faut dormir, même un peu. Ensuite parce qu’il faut manger (voir le point précédent). Et puis aussi parce que le cerveau ne peut fonctionner en surtension en permanence sans griller. Ce qui occasionne d’ailleurs des conversations souvent très délirantes (les lamas ! Les cloportes ! La décapitation ! Seuls les initiés comprendront…) Et que tout ça, c’est plutôt chouette. Les repas duraient d’ailleurs un peu longtemps tellement nous discutions. Mais ça ajoute un bonus non négligeable à l’esprit du week-end.
 
Bref, au cas où vous ne l’aurez pas compris, c’est le genre d’expérience que tout auteur devrait vivre au moins une fois dans sa vie. Ou une fois dans l’année. Ou une fois par mois ?
Photo by Jessica Castro on Unsplash
 
 

Blog, éditions, Image(s)

Et voilà… Image(s)

Il y a des histoires qui ont plusieurs vies. Image(s) en fait partie.
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Il était une fois

Il était une fois une étudiante parisienne dont le studio est situé tout près des marchés aux puces de Saint-Ouen (oui, cette étudiante, c’était moi).
À cette époque, j’écrivais surtout des nouvelles. Et l’une d’elles s’est incrustée dans ma tête, elle ne voulait pas se limiter à l’espace trop exigu que j’accordais aux nouvelles à l’époque. Ce devait être un roman. Ce serait un roman. Et c’est ainsi qu’une première version, qui s’appelait alors Comme une image, est née.
Au fil du temps, Comme une image a connu diverses versions, et divers titres. Il a même été question d’en faire un scénario (Christophe, si tu me lis, je suis toujours partante pour ce projet!).
Aujourd’hui, sort une version remaniée, qui correspond mieux à ce que j’aime écrire maintenant, sous le titre de Image(s).
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Quelles sont les particularités de Image(s) ?

C’est vrai, vous vous demandez peut-être pourquoi lire ce livre. Et la réponse vous disant : parce que c’est Mélanie De Coster qui l’a écrit n’est peut-être pas suffisante pour vous.
Alors, que trouverez-vous dans ce roman ?

  • Une stagiaire journaliste, tellement déterminée à réussir qu’elle en commet quelques maladresses
  • un écrivain bien mystérieux qui adore raconter des histoires
  • de nombreuses histoires dans l’histoire (j’avoue que je me suis régalée sur cette partie)
  • du suspense : qui sont les méchants ? Est-ce que quelqu’un va s’en sortir vivant ?
  • Une histoire courte, sans temps morts

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=fI8wyf3FAbA&w=560&h=315]

Mais il y a encore plus, non ?

Ah, on voit que vous me connaissez bien.
Comme je vous le disais, dans Image(s), il y a des histoires dans l’histoire. Et cela se lit, mais aussi se voit. Dans la mise en page intérieure, vous verrez des notes, des lettres échangées par les personnages, des machines à écrire qui cherchent à vous induire en erreur (seulement dans la version papier pour ce dernier effet).
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Et bien oui, j’aime bien jouer sur la mise en page, vous commencez à le comprendre !
En tout cas, ce roman est d’ores et déjà disponible en format papier et numérique. Et vous pourrez bientôt également le commander chez votre libraire préféré !
 

c'est quoi une lecture d'été
Blog, Vie d'auteur

C’est quoi une lecture de l’été ?

Si l’on se base sur la chaleur ressentie actuellement, nous sommes bien en été (d’ailleurs, je devrais aller me baigner plutôt que de passer mes journées à écrire, non ? Ah bon, non alors…)
Mais je me suis demandée, surtout, ce que c’était une lecture de l’été. Il y a eu le webzine de Littérature Mag (il est gratuit, profitez-en!), qui s’était déjà penché sur la question, mais je n’allais pas m’arrêter là.
c'est quoi une lecture d'été

Et, en premier, des chiffres sur la lecture en été

Je ne suis pas la première à m’être penchée sur le sujet. Mais, étrangement, je n’ai pas réussi à retrouver des chiffres sur la lecture estivale après 2016. Est-ce à croire que, depuis deux ans, les gens ne lisent plus l’été ? Non, ce n’est pas vrai.
Pour différentes raisons : le mois de juillet fait partie des pics de ventes de romans (même si la fin décembre reste la meilleure période pour les libraires).
Ainsi, le mois de décembre 2017 a représenté 17% du chiffre d’affaires annuel des maisons d’édition et les seules semaines 50 et 51 ont concentré 11% des ventes.
Meilleures périodes de ventes de livres
Chaque année (sauf en 2018, donc), Opodo interroge les voyageurs sur leurs habitudes de lecture. Si 15 % des personnes interrogées lisent seulement pendant les vacances, 55 % lisent plus pendant cette période que pendant le reste de l’année.
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Il y a donc des affaires à faire en été. Mais nous n’allons pas nous baser uniquement sur un point de vue commercial. Une question importante se pose : que lisent les gens ?

La lecture idéale de vacances, c’est quoi ?

Toujours selon Opodo, les gens aiment lire principalement des livres de fiction, d’aventure (et un peu de suspense)
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Ce qui n’empêche pas le polar de compter parmi les genres préférés des Français : en 2017, vous avez été 6,5 millions à en acheter au moins un !
Quand on étudie, par contre, les titres qui se vendent le plus en été, on voit surtout :

  • du poche (moins lourd à porter)
  • des lectures captivantes (polar et feel good en tête de liste)
  • des auteurs têtes d’affiche (et oui…)
  • et un peu de classiques pour les lecteurs les plus courageux

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Vous commencez certainement à voir les tendances qui se dessinent. Même si on parle surtout de ventes pour adultes, et qu’il manque certainement tout le pan de la SFFF dans ces chiffres (s’il y en avait plus en présentation dans les librairies, il y en a plus qui se vendraient. CQFD), ces données confirment un peu l’impression générale qui se dégage de ce que l’on voit sur les plages (ou les parcs) en juillet-août.
Mais prenons-nous les choses dans le bon ordre ?

Ce qui se vend… et ce qui se montre

Je pense que mon précédent paragraphe vous a déjà mis sur la piste. Ce qui se vend, mathématiquement, c’est aussi ce qui se voit le plus. Tous les éditeurs de formats poche lancent des opérations promotionnelles chaque été (deux livres achetés, un offert ou un tote-bag pour l’achat de deux livres). Donc ils prennent d’autant plus de place sur les tables des libraires.
Et ce qui se retrouve en poche, ce sont les titres qui ont déjà bien marché précédemment. Donc, sans grande surprise, les têtes d’affiche (même si l’on a déjà vu des romans cartonner en poche alors qu’ils n’avaient pas réussi à se faire connaître en grand format. Comme toujours, il faut se méfier des généralités).
Mais il faut bien reconnaître qu’une légère frilosité de la part des libraires à l’encontre de la littérature de genre (et surtout SFFF, en l’occurence) ne fait pas monter le thermomètre des ventes estivales dans ce domaine. Et que seuls certains éditeurs, comme Bragelonne, osent sortir des opérations spéciales en cette période.
L’été, les gens achètent beaucoup sur leur lieu de vacances. Ils n’ont pas l’énergie de chercher plus loin quand ils se retrouvent en panne de lecture. Donc, forcément, les livres qui vont le plus se vendre sont ceux qui ont la plus grosse force de frappe commerciale.
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Sauf pour les livres numériques, où la donne change un petit peu…

Le livre numérique l’été

Partir en vacances avec une liseuse, c’est le bon plan. Déjà, c’est plus léger dans la valise (ouf). Vous emmenez plusieurs livres simultanément. Et, avec une petite connexion internet, vous pouvez même vous procurer un nouveau titre d’une simple pression du doigt (oui, même depuis le bord de la piscine… La classe!)
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Donc, ce qui signifie que c’est aussi là où d’autres auteurs peuvent se démarquer. Ce n’est sans doute pas pour rien qu’Amazon lance à cette période son concours des plumes indépendantes. Même si la notion de popularité reste prégnante pour ce concours, c’est aussi l’occasion de découvrir plus facilement des livres que vous ne voyez pas partout (ouf).
Ce qui nous amène à un nouveau point…

Mais que vais-je donc faire dans cette galère ?

Tous ces chiffres et toutes mes bonnes intentions m’ont convaincue de me lancer dans une nouvelle aventure.
Donc, oui, moi aussi je me lance dans la catégorie des livres d’été. De deux manières différentes :

  • en lecture gratuite, sur Wattpad.
    C’est mon nanocamp de l’été, un défi relevé et une aventure un peu étrange puisque j’écris « en direct » tous les jours (ou presque) un nouveau chapitre d’une fanfiction sur Harry Potter, avec une romance homosexuelle. Je n’ai jamais fait ça auparavant (ni écrit sur WattPad, ni de la fanfiction) mais l’été, c’est aussi l’occasion de tester de nouvelles choses, non ?
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  • Avec une parution
    Je ne suis pas une lectrice de polars. Par contre, un petit suspense de temps en temps fait toujours plaisir. Dans quelques jours, vous aurez donc droit à un roman à suspense, plutôt orienté young adult (on ne se refait pas), sorti spécialement pour l’été. Il sera disponible en format papier et numérique, sur Amazon (et commandable en librairie).
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Voilà, vous savez tout. Et moi, maintenant, j’ai aussi envie d’en savoir plus : qu’est-ce que vous allez lire et qu’est-ce que vous allez tester cet été ?

 
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Mettre des mots sur la dépression

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet très personnel. C’est un thème que je n’aborde pas souvent, dont je n’ai pas spécialement envie de parler. Il s’agit de la dépression. Parce que je vois de plus en plus de personnes autour de moi en souffrir, parce que mon fil Twitter est rempli de personnes en pleine dépression. Parce que je me dis que c’est important aussi d’en parler, pas pour moi, mais pour peut-être aider d’autres personnes à se sentir moins seules et moins démunies.
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Accepter l’idée que l’on est déprimé

Pendant des années, je ne disais pas que j’étais déprimée. « Hé, la dépression, c’est quand tu n’arrives pas à sortir de ton lit, que tu ne manges plus et que tu n’as plus un seul moment où tu souris ». Du moins, c’est l’idée que j’en avais. Et ce n’était pas tout à fait comme cela que je le vivais. J’avais des moments d’éclaircie, donc je ne devais pas être déprimée, ce devait être autre chose.
Jusqu’au jour où je me suis retrouvée à l’hôpital parce que, finalement, cette autre chose prenait beaucoup trop de place dans ce qui était censé être ma vie.
Et là encore, j’ai refusé l’idée. « Non, maintenant, ça va aller mieux, promis je ne recommencerai pas ». Je suis du style à tenir mes promesses. Celle-là aussi. Et j’en ai parfois salement bavé… Mais je suis toujours là.

Des bas, des hauts… et encore des bas

Je ne sais pas si ma manière de vivre ma dépression est classique. Oui, il y a encore des jours où j’arrive à sourire. Oui, j’ai encore envie de vivre certaines choses. Oui, je parviens à apprécier de chouettes moments.
Quand ces moments positifs se font de plus en plus rares, quand tout ce qui me reste en tête, autour de moi, c’est juste une brume noire de désespoir, de désinvestissement et de désabusement, quand cette période dure… C’est en général là où je me décide à consulter.
Je n’aime pas parler de ma dépression. Même à mon médecin. Parce que j’ai l’impression que si je dis vraiment ce que j’ai dans la tête, la manière dont je vois le monde et la vie, je vais juste réussir à décourager tout le monde et à générer une vague de suicide. Parce que, je ne vois toujours pas comment on peut avoir envie de vivre…
Et pourtant, je continue.

Un jour à la fois

Il paraît que je me pose trop de questions. Que je me fais des films, que je réfléchis trop. Je devrais sans doute plus me laisser porter. Mais je n’y arrive pas.
Non, c’est faux.
J’y arrive. Par moments. Quand je suis en train d’écrire et que je m’extrais du monde. Quand j’arrive à réellement être dans un moment, sans tout analyser, sans penser plus loin. Ce sont des moments de répit. Et je les savoure.
Je ne veux pas dire que chaque jour est un combat. Parfois, j’en passe plusieurs sans me demander une seule fois pourquoi je continue. D’autres jours, j’ai vraiment besoin de me repasser la liste des raisons qui me maintiennent au monde. Même si, dans mes pires moments, elles me semblent absurdes. Parce que je parviens encore à me rappeler que ce n’est pas toujours le cas.
Il faut vivre un jour à la fois. C’est ma seule manière de ne pas m’enfoncer.

Pourquoi il faut en parler

C’est dur de reconnaître que l’on va mal. Cela ne fait pas partie de notre culture, les autres n’ont pas envie de l’entendre. Moi, j’ai tendance à jouer les super-woman, toujours souriante, active, déterminée, optimiste. Ce n’est pas seulement l’image que je veux donner de moi, c’est ainsi que j’ai envie d’être.
Mais, je l’avoue, quand j’apprends que d’autres personnes, parfois des femmes que j’admire, avouent qu’elles aussi ressentent cet abandon du goût de vivre, ça me permet de me dire « ça va, je ne suis pas si anormale, je ne mérite pas d’être clouée au fond d’un cachot pour mes idées sombres ».
C’est aussi pour cela que j’en parle aujourd’hui. Pour que tous ceux qui me lisent puissent se dire qu’ils ne sont pas seuls. Ce n’est pas grand-chose, mais je crois que chaque petit geste a son importance.
Et il faut en parler. Parce que c’est une maladie (même si une part de mon cerveau continue à susurrer que ce sont les autres qui sont malades de ne pas comprendre à quel point rien n’a de sens). Et que les maladies, on les soigne. D’une manière ou d’une autre.
Je ne suis pas guérie. J’ai eu des périodes de rémission. Je ne sais pas si j’en sortirai complètement un jour. Mais je suis toujours là. Et vous aussi !
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comte rendu imaginales
Blog, Vie d'auteur

Mon compte-rendu des Imaginales

Il y a un petit moment que je ne vous ai pas écrit de compte-rendu de mes salons, mais Les Imaginales méritent bien un petit article !
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L’expédition vers Epinal

Tout a commencé il y a quelques mois, quand j’ai contacté les collègues auteurs et autrices de l’Aigo en leur demandant s’ils voulaient participer aux Imaginales (mon rêve depuis 3 ans au moins!). Avec ceux, ou plutôt celles, qui étaient prêtes à parcourir la France de l’Ouest à l’Est, nous avons donc doucement préparé notre expédition.
La réservation d’un logement, dans un gîte un peu ancien, mais où nous étions au calme et bien installées.
Le remplissage du coffre de la voiture : jouer à tétris avec des cartons plein de livres, ça fait un peu plus mal aux bras que sur nos antiques consoles !
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Puis la route. Parce qu’il faut compter plusieurs heures pour un trajet de cette ampleur. Entre 6 et 8 h de trajet, en comptant les arrêts, les détours par la forêt (il semble que nous nous soyons perdues à l’aller). Heureusement, Audrey Pleynet, Myriam Caillonneau et moi avons pu nous relayer au volant. Et surtout, nous avons discuté pendant des heures d’écriture et de littérature. Le séjour commençait bien !
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Les rencontres

Ça, c’est la partie que j’ai préférée. On a rencontré beaucoup, beaucoup de monde au salon. D’abord, les personnes avec lesquelles nous partagions notre stand, bien sûr. Puis ceux d’en face (merci pour le scotch), qui avaient suivi notre périple sur Facebook (nous avions créé un événement sur le site juste pour partager notre aventure). Puis les stands d’à côté. Puis d’un peu plus loin. Mon carnet d’adresses (et de livres à lire) s’est bien rempli !
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Au fur et à mesure des quatre jours, notre stand, généreusement équipé en café, eau fraîche et ventilateurs, grâce à Romain Vivies, est devenu le lieu de passage incontournable du salon.
J’ai aussi pu voir enfin en vrai quelques personnes avec lesquelles j’avais échangé sur les réseaux sociaux. Et même une fan qui est venue me voir (merci Laura!) dès le jeudi matin, et qui m’a permis de faire ma première dédicace !
J’ai aussi pu discuter avec d’autres auteurs et autrices, rencontrés parfois lors de précédents salons, et ça aussi c’était plus que sympa.

Le salon

En lui-même, le salon des Imaginales vaut vraiment le déplacement. Vous allez y rencontrer uniquement de véritables passionnés de l’Imaginaire, qui ont traversé toute la France pour y assister (bon sang, quatre jours à parler de fantastique et d’écriture, c’était le meilleur week-end de ma vie!).
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J’ai vu des gens déguisés (j’adore le steam-punk, je dois absolument écrire un livre dans cet univers pour pouvoir porter des costumes de ce style), du body painting.
J’étais trop souvent sur le stand pour pouvoir assister aux nombreuses conférences mais je pourrai les visionner grâce à ActuSF (et vous aussi), ça compensera un peu !
En plus, un détail que l’écolo en moi a apprécié : il y avait des toilettes sèches, des navettes électriques gratuites pour les visiteurs qui s’étaient garés loin, et des éco-cups à la place des gobelets jetables !

Notre emplacement

Nous n’étions pas situées, comme nous l’avions d’abord souhaité, dans la Bulle du Livre. En même temps, il y a fait tellement fait chaud que le lieu, le samedi après-midi, ressemblait surtout à une étuve !
Notre stand était dehors, nous avions plus d’air, et près d’une fontaine qui servait d’indicateur géographique.
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La tente était grande, nous ne manquions pas d’espace, et nous avons surtout pu y tenir de longues discussions avec les lecteurs qui venaient jusqu’à nous.
Et vous pourrez même voir une petite vidéo du stand en action ici.

La logistique

Nous avions pris des salades à emporter pour chaque jour à midi. Et nous nous contentions souvent de grignoter le soir. Ce n’était donc pas vraiment un régime très sain (même si nous mangions des fruits dans la journée). Ami lecteurs, vous avez le droit d’amener de quoi grignoter aux auteurs en dédicace !
Par contre, nous avons beaucoup bu. Du café, donc, de l’eau, bien sûr. Et, pour moi, du thé, évidemment !
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J’ai testé et validé ma gourde achetée chez GaspaJoe : je la remplissais avant de partir, le matin à 8h, et j’avais du thé chaud jusqu’à 16 h (ensuite elle était vide). Je ne regrette donc absolument pas mon investissement.

Le speed dating

Je m’étais également inscrite pour participer au speed dating des Imaginales. Cet événement est l’occasion de présenter son roman, en quelques minutes, à des éditeurs. Plusieurs d’entre eux se sont montrés intéressés par Forever Young, mon projet en cours. Ce qui était très enthousiasmant (ouf, mon idée n’est pas nulle), très enrichissant, et un véritable challenge : allais-je réussir à parler de moi sans bafouiller ?
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L’ambiance était très bienveillante, tant de la part des organisatrices qui nous ont maternés pendant tout le temps qu’ont duré les rencontres, que de la part des éditeurs, qui étaient patients avec nous, que de la part des autres auteurs. Nous étions vraiment là pour nous encourager les uns les autres, et ça, ça mérite un gros câlin virtuel à tous !
Par contre, maintenant, il faut que je me dépêche de terminer mon roman, et de le corriger. J’ai la pression !

Les outils testés

Pour ce salon, j’avais réalisé quelques investissements.
Dans un kakemono, d’une part. J’en suis très contente même si je pense que, pour le prochain, je mettrai plutôt une phrase d’accroche en hauteur, et pas sous la couverture.
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Dans un boîtier Sum-up, aussi, un outil très pratique pour accepter les règlements en carte bancaire. Hormis un petit couac de mise à jour le jeudi soir, ce boîtier s’est avéré très pratique.
J’avais aussi prévu des badges qui devaient être offerts en cadeau. Au final, on m’a plus souvent demandé si on pouvait les acheter seuls… Néanmoins, ce peut aussi être une idée, d’avoir des goodies pas chers en vente en plus.
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Mes regrets

J’ai adoré ce salon, vraiment. Ce sont quatre jours intenses et qui pourtant passent trop vite. J’aurais voulu que cela continue encore, parce qu’on n’a pas fait le tour de tout ce que l’on avait à se dire pendant ce week-end.
Je regrette aussi de ne pas avoir pu assister aux conférences, même si je sais que je vais pouvoir les visionner.
Je regrette de ne pas avoir pu faire dédicacer mes livres par certains auteurs que j’aime vraiment beaucoup : Gabriel Katz avait tout le temps du monde devant lui, de même que Christelle Dabos, pour ne citer que certains de ma liste.
Mais je crois bien que ce sont là mes seuls regrets. Ce qui n’est pas si mal au final.
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En tout cas, ces quatre jours m’ont à la fois épuisée et remplie d’énergie pour la suite. Je sais que d’autres dédicaces m’attendent, à la fin de cette semaine, pour commencer, puis cet automne ! Et peut-être que je recroiserai, de ci, de là, quelques visages entraperçus à Épinal…

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