Aujourd’hui, je vais vous parler de la vie des auteurs. La Charte a longuement parlé des conditions de vie des auteurs et illustrateurs jeunesse…
Comme vous le voyez sur ces images, il est très difficile de vivre de l’écriture. C’est pourquoi certains reviennent à l’époque du mécénat…
Le mécénat, c’est quoi ?
Si l’on s’en réfère au ministère de la Culture, le mécénat, c’est « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général. »
Un soutien matériel peut être financier, humain ou matériel. Donc, si vous vouliez être mon mécène, vous avez le droit de me donner de l’argent pour que je puisse me consacrer à l’écriture, de faire le ménage à ma place pour les mêmes raisons, ou de me fournir un ordinateur avec un logiciel de traitement de texte de pointe.
Mais, attendez…
Les arts relèvent-ils de l’intérêt général ? Oui, car tout ce qui est à caractère culturel peut être listé dedans.
Et c’est là que l’on voit aussi l’importance de ce que l’on produit en tant qu’auteur : mes romans relèvent de l’intérêt général. Non, non, cela ne me met pas du tout la pression…
Un seul petit hic : une personne physique ne peut pas solliciter un mécène. Cela n’a pas toujours été le cas, heureusement pour notre histoire culturelle…
Petit cours express d’histoire du mécénat
Le mot « mécénat » vient de la Rome antique, et plus précisément de Caius Cilnius Mæcenas. Il aimait les arts et soutenait les artistes. De nombreux nobles et personnalités l’ont imité ensuite, ce qui a permis à des noms comme Michel-Ange, Raphaël, Léonard de Vinci, Brueghel et d’autres de parvenir jusqu’à nous.
Si des mécènes ne les avaient pas pris sous leurs ailes, ces grands artistes auraient été réduits à mourir de faim ou à effectuer uniquement des métiers alimentaires. Sans jamais, peut-être, trouver le temps ni les moyens de réaliser leurs œuvres.
Prenez une minute pour imaginer un monde sans les traces de ces génies créatifs…
Vous voyez toutes ces galeries vides, ces statues qui n’existent pas, ces plafonds simplement recouverts de plâtre blanc ? Voilà à quoi ce monde ressemblerait.
Vous ne pouvez même pas dire que d’autres artistes auraient émergé à leur place. Sans soutien, un artiste ne peut pas vivre. Ou en tout cas moins longtemps. Ses œuvres sont moins abouties, quand il parvient à en venir à bout. Parce qu’il y a une chose qui est commune à tous les êtres humains, qu’ils créent ou non… Ils doivent tous manger !
Et, s’il n’y avait pas eu de mécènes à l’époque, aucun artiste n’aurait pu laisser son héritage culturel.
À quoi ressemble le mécénat d’aujourd’hui ?
Il existe encore des mécènes de nos jours. Dans la majeure partie, ce sont des entreprises… qui souvent profitent de l’occasion pour faire leur publicité. Ce n’est pas pour rien si 48 % des entreprises qui font acte de mécénat optent pour le sport (et 24 % pour la culture).
C’est sûr que c’est plus facile d’afficher son logo sur un maillot de footballeur ou une voile de bateau que sur la couverture d’un livre (en plus, je ne suis pas certaine que je trouverais l’expérience très esthétique).
Mais la culture doit bien vivre ! Nous sommes tous conscients qu’un auteur ne gagnera jamais autant d’argent qu’un joueur de foot. Un changement est pourtant possible…
Comment vous pouvez devenir un mécène ?
Je l’ai dit au début de cet article : en principe, un mécène ne peut pas soutenir une personne physique. Ce qui signifie que, même si vous désirez m’aider, vous ne le pouvez pas.
Quoique…
En réalité, les artistes ne pouvaient pas se contenter longtemps de vivre de coquillettes (j’adore les pâtes, mais ce n’est pas le sujet du jour). Et, à l’instar du financement participatif, des solutions se sont petit à petit mises en place pour permettre à des particuliers, à VOUS, de soutenir leurs artistes préférés.
Beaucoup ont décidé de sauter le pas. Ce fut notamment le cas de Maliki, dont cette page de blog explique très bien, en dessin, la situation des auteurs… et pourquoi elle a décidé de devenir indépendante.
Je vous résume le sujet : les auteurs ont du mal à vivre de leurs droits d’auteur – vous pouvez, à partir d’un euro par moi, les aider à consacrer plus de temps à leur art. (une option qui fonctionne aussi pour le dessin, la musique… le mécénat n’est pas sectaire)
À partir d’un euro par mois. 1 € !
Que peut-on acheter avec un euro ?
J’avoue, j’ai longtemps hésiter à créer moi-aussi une page sur Tipeee, la plateforme du financement participatif. Une petite voix me disait « tu leur demandes déjà d’acheter tes livres, de les commenter et, en plus, il faudrait qu’ils te donnent de l’argent. Tu n’exagères pas un tout petit peu ? »
Et puis j’ai réfléchi. Est-ce que je vous prive de quelque chose d’important avec un euro ? C’est-à-dire même pas le prix d’un café, d’une heure de parking, d’un litre d’essence…
Et même si vous donnez tous les mois, au final vous aurez juste payé 12 € (soit le prix potentiel de mes futurs romans… que vous pouvez gagner par tirage au sort en devenant mon mécène).
Évidemment, il y a des dizaines, voire des centaines d’artistes potentiels, et vous ne pouvez pas donner à tout le monde.
C’est vrai.
Il faut faire un choix. Comme vous choisissez d’acheter un livre plutôt qu’un autre, de voir un film précis ou même d’opter pour une marque de chocolat.
D’ailleurs, devenir mécène, est-ce que ce n’est pas un peu un acte militant ?
Les bonnes raisons de devenir mécène
J’ai tenté de lister toutes les raisons pour lesquelles vous pourriez décider de devenir mécène (je ne suis cependant pas devin, si vous avez d’autres idées pour compléter ma liste, n’hésitez pas à me les faire connaître en commentaires) :
- pour pouvoir vous vanter : moi, je soutiens tel artiste, j’aime beaucoup ce qu’il/elle fait et je trouve ça mieux que de dépenser mon argent inutilement.
- Pour soutenir la création artistique, parce que vous appréciez un artiste, son travail, parce que vous avez envie de voir autre chose en rayon que les best-sellers qui occupent toute la place.
- Pour obtenir des contreparties : le financement participatif, c’est comme sur Ulule, vous obtenez une récompense, ou plutôt un remerciement, parfois un cadeau, pour votre générosité.
- Parce que c’est facile : un petit clic, la possibilité de commencer et d’arrêter n’importe quand.
- Pour rentrer dans les coulisses de la création : parce que, oui, je ne vous ai pas dit, mais les mécènes ont droit aussi à des informations inédites. Après tout, vous participez à ma réussite, vous croyez en moi, c’est normal que je vous fasse participer plus en détail à mon aventure.
- Pour être utile : on en revient à la notion d’utilité publique. En soutenant la création, vous faites quelque chose pour le futur de l’humanité. Vos arrière-petits-enfants seront très fiers de vous !
- Pour faire plaisir : à vous ou à l’artiste, au choix. Oui, j’avoue, je serais très heureuse que des gens me soutiennent. Qu’ils continuent à acheter mes livres, bien sûr, mais aussi qu’ils me montrent qu’ils ont envie que j’en écrive d’autres et que je dispose de la liberté intellectuelle et temporelle pour y arriver.
Voilà tout ce que signifie devenir mécène. C’est un acte qui est accessible à tout le monde. Vous pouvez compter parmi ceux qui font la différence. Commencez maintenant !
Devenez mon mécène sur Tipeee !
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