Vie d'auteur

Rituels #2

Ce matin, les ombres obscures se refusaient à laisser leur place au soleil. La luminosité se faisait attendre et, dans l’espace qu’elle laissait libre, de longues rafales de vent s’attardaient, soulevant des gouttes de pluie. Ce n’était pas tout à fait un temps à mettre un chien dehors. Encore moins des enfants. J’ai donc renoncé à ma promenade.

Or, la promenade, c’est bien un élément qui fait aussi partie de mes rituels. Un rituel un peu aléatoire, puisqu’il n’est assujetti à aucun horaire, à aucune fréquence, pas plus qu’à une quelconque obligation. Quand le besoin de prendre l’air se fait plus fort, quand l’appel du dehors trouve sa réponse en moi, je prends mes chaussures, mon chien, et je sors. Il fut un temps où je n’avais plus de chien : j’emmenais avec moi ma fille, encore trop jeune pour se plaindre, sous le prétexte qu’elle avait besoin de s’aérer. Depuis, mes filles se plaignent si la promenade dure trop longtemps. J’ai repris un chien.
Il faut dire aussi que mes promenades préférées passent par les endroits où je ne croise personne. S’il y a des arbres, un chemin de terre, peut-être un cours d’eau, c’est absolument parfait.
Je ne me promène pas avec un carnet, je ne vagabonde pas non plus dans l’espoir de trouver des idées pour continuer mes textes. Je me contente de regarder le paysage, de respirer, de profiter du calme. J’y retrouve une certaine sérénité, loin de la pression de la vie quotidienne, loin des obligations. La seule chose que je me demande, la seule chose que je puisse faire, une fois dehors, c’est mettre un pied devant l’autre. Sans avoir besoin de parler, sans avoir besoin de me justifier.
Je ne pars pas non plus pour de longues randonnées, il s’agit véritablement de flâneries, à géométrie (et longueur) variable. Quand je rentre, j’ai l’esprit nettoyé et je peux me remettre à mes tâches en toute tranquillité. Je fais entièrement confiance à mon cerveau pour oeuvrer tout seul pendant que j’avance. Et la plupart du temps j’ai raison.

Maintenant que j’y pense, c’est peut-être à cause de ces errances que nombre de mes textes sont des road-story et que mes personnages passent souvent beaucoup de temps à marcher….

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