Quand j’étais enfant, je disais déjà à tout le monde qu’un jour je serais autrice. Bon, en vrai, je ne disais pas ça, parce qu’on n’utilisait pas (ou plus) le mot autrice à l’époque, mais j’affirmais en tout cas que j’écrirais des livres. Je le savais, c’était une évidence, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi on souriait doucement en me disant « c’est bien, mais il faut avoir un autre métier ». Aujourd’hui, plusieurs de mes romans sont dans les mains (et les bibliothèques) des gens, donc je pourrais croire que j’ai atteint mon objectif. Mais si celui-ci avait grandi avec moi ?
Être publié·e, le Graal ?
Quand j’étais petite fille, donc, ce que je voulais absolument, c’était voir mon livre en librairie (et chez les lecteurs et lectrices aussi, bien sûr). À l’époque (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans, tout ça tout ça…), on ne parlait pas encore d’édition indépendante. Donc, les maisons d’édition avaient tout mon intérêt, et l’entièreté de celui-ci.
Depuis, j’ai eu des titres publiés dans des magazines, dans des maisons d’édition de diverses tailles, et en auto-édition. Chacune de ces expériences est aussi géniale que l’autre. Je ne vais pas vous mentir : autant j’aime avoir le contrôle de tout en auto-édition, autant les maisons d’édition traditionnelle ouvrent des portes totalement différentes. Et je suis absolument ravie de mon expérience avec les éditions Milan (au point de me demander si je continuerai à sortir des titres de mon côté).
Être publiée par une « grande » maison d’édition, c’est un rêve de petite fille qui se réalise. J’ai envie d’aller dire à la moi d’alors « tu as raison d’y croire. Persévère et un jour ça arrivera. Et tu seras tellement fière… ».
Car, oui, chaque étape rend fière : le premier retour positif sur un titre, la première dédicace, les premières personnes qui reviennent vous voir en vous disant « j’ai adoré votre dernier roman ». Je l’ai déjà dit, et je ne le répéterai jamais assez, mais c’est vraiment quelque chose qui me porte.
Et cette nouvelle étape, de savoir que mon livre est accessible dans toute la France, je la savoure comme il se doit. Sans renier les précédentes. Mais sans bouder mon plaisir non plus (et ça, croyez-moi, c’est important. Faites une pause pour savourer vos propres réussites, et on passe à la suite).
Et maintenant, tu fais quoi ?
Si mon rêve d’enfant, c’était d’avoir mon livre en librairie, c’est bon je peux m’arrêter maintenant, non ?
Je me gausse un peu, puis je vous réponds.
Déjà, vous pensiez sérieusement que j’allais m’arrêter là ? Vous croyiez que je n’avais pas d’autres histoires à raconter ? Alors ça, je peux vous assurer que ce n’est pas près d’arriver. Je peux déjà vous affirmer qu’il y aura d’autres livres, d’une manière ou d’une autre. Et ça, ça me fait déjà plaisir (à vous aussi, j’espère ?)
Je pourrais me satisfaire de cela : écrire des romans. Me débrouiller pour que des lecteurs les découvrent. Passer au suivant.
Mais, d’un, je ne suis pas un robot (si, si, j’ai vérifié. Avec des captchas mais pas seulement).
De deux, depuis mon enfance, j’ai découvert qu’il existait plein d’autres facettes à la vie d’auteur ou d’autrice. Et ces buts-là, je ne les ai pas encore atteints.
Par conséquent, j’ai fait une petite liste (non exhaustive. Il ne faut jamais mettre de fin à ses rêves). J’aimerais :
- recevoir des fan-arts de mes romans (faites-vous plaisir si vous aimez dessiner et appropriez-vous mes personnages)
- apprendre qu’il y a des fan fictions sur mes romans (certains n’aiment pas ça. Moi, j’adore l’idée)
- être invitée à un salon littéraire (savoir que quelqu’un d’autre a eu envie de me faire venir, le rêve !)
- recevoir un prix littéraire (j’ai déjà eu des prix pour des nouvelles, mais jamais pour mes romans. J’ai envie d’un peu plus de gloire dans ma vie. En plus, ça ressemble à des paillettes !)
- voir une de mes œuvres adaptées. Au ciné ou en série, je ne suis pas difficile.
- avoir mes romans traduits à l’étranger.
Puis il y a les trucs qui ne dépendent que de moi : sortir une version illustrée d’un de mes romans (ça, c’est un projet pour Le Secret du vent, maintenant que la trilogie est terminée), faire des scénarios de BD (ou de série TV aussi, on y revient), écrire un roman interactif…
Et puis il y a le but ultime : vivre uniquement de l’écriture de fiction.
Bref, comme vous le voyez, j’ai encore de quoi m’occuper pendant quelques années !
Et vous, c’est quoi vos rêves ?